La Banque africaine de développement (Bad) a dégagé une subvention de 320 535 dollars américains, soit plus de 160 millions de francs Cfa, pour l’intégration du genre dans les opérations financières numériques de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

La participation des femmes aux opérations du marché financier numérique au sein des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est relativement faible. Face à cette situation, la Banque africaine de développement (Bad) a accordé 320 535 dollars Us, soit plus de 160 millions de francs Cfa, à l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Amao), afin de favoriser l’intégration du genre dans les cadres réglementaires de base régissant les Services financiers numériques (Sfn) de la région. Cette subvention, qui a été approuvée par le Conseil d’administration de l’Insti­tution financière, «servira à réaliser une analyse des écarts entre les sexes qui figurent dans plusieurs stratégies de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest, y compris celles relatives à l’inclusion financière, à l’analyse des données ventilées par genre, aux services et infrastructures de paiement numériques, et à l’identité numérique. Le projet, qui sera exécuté sur trois ans, touchera potentiellement jusqu’à 350 millions de personnes dans les quinze pays membres de la Cedeao : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Cap-Vert, Ghana, Guinée, Gambie, Guinée-Bis­sau, Libe­ria, Mali, Niger, Nige­ria, Sénégal, Sierra Leone et Togo», selon un communiqué.
Le projet, note le document, «vise à porter à 35 % la participation des femmes aux opérations du marché financier numérique de la région, qui présente une disparité entre les sexes supérieure à celle des autres parties du continent, selon son Indice de développement du genre de 0,825 pour une moyenne africaine de 0,871».
Les fonds proviendront de la Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique (Afdi), un mécanisme de financement mixte, soutenu par le Groupe de la Banque africaine de développement.
Sheila Okiro, coordonnatrice de l’Afdi, citée dans le communiqué, souligne qu’avec «un secrétariat représentant les quinze banques centrales de la Cedeao, l’Amao joue un rôle central dans la consolidation et la mise en œuvre des objectifs stratégiques concernant l’inclusion financière. L’Afdi et l’équipe du projet de l’Amao travailleront en étroite collaboration avec d’autres acteurs de l’écosystème de la région pour assurer une harmonisation des efforts permettant de créer un impact maximal».
Evoquant le rapport Global Findex de 2017, la Bad relève que «l’écart dans l’intégration des sexes est de 11 % en Afrique, alors que la moyenne mondiale se situe à 9 %. Pour relever ce défi, il est impératif que le genre soit intégré dans toutes les fonctions, mais davantage au niveau des politiques et de la réglementation».
Le projet est ainsi «aligné sur les objectifs stratégiques de l’Afdi, y compris son volet intersectoriel sur l’inclusion du genre, ainsi que sur la Stratégie décennale du Groupe de la Bad, la Stratégie du genre (2021-2025) et sa priorité stratégique «Intégrer l’Afrique», qui fait partie des «High 5»».
Pour rappel, «l’Afdi est un instrument panafricain conçu pour accélérer l’inclusion financière numérique sur l’ensemble du continent. Son but est de donner accès au système financier officiel à quelque 332 millions d’Africains supplémentaires, dont 60% de femmes.
Les partenaires actuels de l’Afdi sont l’Agence française de développement (Afd), le Trésor français, le ministère français de l’Economie et des finances, le ministère des Finances du gouvernement du Luxembourg, la Fondation Bill et Melinda Gates et la Banque africaine de développement, qui héberge le fonds».