A l’occasion de la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le ministre de l’Economie, des finances et du plan a annoncé que le taux moyen de mise en œuvre des réformes est de 71%. Amadou Ba note «une tendance positive dans le rythme de mise en œuvre des réformes».

Le taux moyen de mise en œuvre des réformes de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) par le Sénégal a atteint 71%. Le ministre de l’Economie, des finances et du plan en a fait l’annonce hier à l’occasion de la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets de l’Uemoa. «Un taux de mise en œuvre de 71% des réformes est calculé pour notre pays dans le cadre de l’évaluation technique sur la base de la nouvelle méthodologie de revue», a souligné M. Amadou Ba. Selon le président de la commission de l’Uemoa, M. Abdallah Boureima, ce taux est «satisfaisant». Il y a quelques mois, en octobre 2017, le Sénégal avait fait l’objet d’une revue technique par la commission. Le mémorandum établi par l’Uemoa à l’issue de cette mission a fait l’objet de partage hier, en présence de plusieurs ministres sénégalais dont ceux de la Justice et de la Santé.
Ce document sera par la suite présenté au Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. Selon le ministre des Finances du Sénégal, au niveau de la communauté, le taux de transposition des directives est passé de 57% à 66% entre 2014 et 2015 et celui de l’application des réformes est passé sur la même période de 49% à 63%. «Ces évolutions favorables mettent clairement en évidence l’apparition d’un nouvel élan, c’est-à-dire une nouvelle dynamique qui insuffle une tendance positive dans le rythme de mise en œuvre des réformes», s’est félicité le ministre sénégalais. Au nombre de 122 textes, dont 26 portent sur la gouvernance économique et la convergence, où le Sénégal a réussi un taux de 81%, 32 textes sur le marché commun et 64 réformes sectorielles. Selon le Haut-commissaire de l’Uemoa, M. Boureima, la grille de lecture de l’état de mise en œuvre des réformes a été améliorée avec «l’introduction d’innovations comme les critères de convergence et l’élaboration d’un nouveau mécanisme d’évaluation des performances appelé méthode de proportionnalité».
En matière d’harmonisation des finances publiques, la revue note que sur les 8 directives évaluées, 4 sont transposées, mais partiellement appliquées. Il s’agit des directives portant Code de transparence, Loi des finances, Plan comptable de l’Etat et Tableau des opérations financières de l’Etat (Tofe). Quant aux directives portant sur la libre circulation, un seul texte sur 6 a été transposé. «Des efforts sont à faire pour la libre circulation et le droit d’établissement des professions libérales (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, docteurs vétérinaires) et l’instauration d’une période unique de tenue du Baccalauréat», recommandent les experts de l’Uemoa.
Ces bonnes performances réussies par le Sénégal n’occultent pas l’existence de contraintes. Il s’agit, indique l’Uemoa, de la lenteur dans les procédures administratives et financières, notamment dans la passation de marchés publics et les décaissements, mais aussi dans la délivrance des avis de non-objection. L’Uemoa note également une faible capacité des acteurs chargés de la mise en œuvre des projets (agences d’exécution, entreprises d’exécution des travaux).
La revue va permettre de valider le mémorandum issu de la revue technique. «Ce document sera ensuite présenté au Premier ministre à l’occasion d’une audience», indique M. Ba. L’objectif étant de situer de façon précise les difficultés et les lenteurs rencontrées par les services ministériels dans l’exécution de leurs diligences.
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