Les artistes comédiens de la troupe, Atelier de théâtre de Tambacounda (A2t), ont rendu un vibrant hommage à l’écrivain malien, Seydou Badian, rappelé à Dieu il y a quelques mois. A travers la réincarnation des rôles des différents personnages du roman «Sous l’orage» qu’il a écrit, les artistes ont passé en revue les temps forts du célèbre ouvrage du Malien. L’occasion a aussi été mise à profit pour mieux expliquer aux potaches le contenu du roman qui fait partie des œuvres au programme en 4e.

C’est le centre culturel régional qui a abrité la cérémonie dédiée à Seydou Badian. Pleine comme un œuf, les potaches ont dès les premières heures, envahi la salle devenue même très exiguë pour contenir la marée humaine. Ils n’ont pas voulu se faire conter l’événement, d’autant plus que la prestation traite d’une de leurs œuvres littéraires au programme. Kalidou Niele Diallo et Sophie Kane ont été les acteurs du jour. Le premier nommé a incarné le rôle du père Benfa tandis que la seconde, elle, a joué la mère. Avec tact et beaucoup d’élégance, les comédiens ont séduit plus d’un et permis, à travers l’humour,  à des dizaines d’élèves de mieux comprendre le roman. Pour Bocar Sall, responsable de la troupe A2t, il s’agissait pour eux de revenir sur les moments phare du roman à travers l’humour pour mieux pousser les élèves à s’intéresser à cette œuvre de Seydou Badian. Ce qui peut susciter une réelle envie chez les élèves de lire l’ouvrage, renchérit l’homme. Le constat, note le mathématicien de formation et très passionné de la littérature, les élèves ne lisent plus. Il est parfois bon de recourir au théâtre et à toute autre forme d’art, pour les amener à lire. Aujourd’hui, se réjouit M. Sall, durant les prestations, force était de constater l’engouement des élèves à suivre les acteurs. Grâce au théâtre, beaucoup d’élèves liront cette œuvre, exulte le principal du collège, Thierno Souleymane Agne. Toutefois, il a aussi expliqué que la cérémonie était aussi une occasion de célébrer Mme Aminata Djigo. Femme de lettres et grande militante de la cause de la femme, nous ne pouvions passer sous silence ses œuvres, a martelé le responsable de la troupe. «Pendant 12 ans, j’ai enseigné les lettres modernes au lycée de Tambacounda, avant d’aller diriger le projet Paem-classes », a servi la marraine. «Revenir aux côtés des élèves comme marraine d’une activité où il est question de parler de littérature, me va droit au cœur», laisse entendre Aminata Djigo. La littéraire, qui est du même avis que le principal sur la baisse du niveau de la lecture chez les élèves, a dit apprécier le procédé utilisé par les artistes pour expliquer le roman du talentueux Seydou Badian. «C’est un bon procédé. Seule­ment  cela ne doit nullement pousser les élèves à se soustraire de la lecture qui demeure la clé de tout apprentissage», soutient-elle.
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