Agri sud, si l’on se fie à ses statistiques, n’a pas fait dans la figuration.  Cette Ong, qui s’active dans l’agro écologie depuis 30 ans d’existence, a fait des pas de géant en enregistrant des résultats jugés satisfaisants à travers le monde et au Séné­gal.
«On peut tirer un bilan positif de ces 30 ans d’exercice, au regard du nombre de Tpe que nous accompagnons dans le monde, qu’on peut aujourd’hui estimer à plus de 70 000 Tpe, qui ont été accompagnées depuis 1992», s’est réjoui Louis Etienne Diouf.  Selon ce dernier, qui se prononçait mardi, lors de l’anniversaire de cette structure sous le thème «30 ans d’actions pour les Tpe agricoles dans la transition agro-écologie des terroirs», l’Ong a aussi gagné en expériences dans beaucoup de domaines. «Nous tirons aussi le bilan de l’ensemble des expériences qui ont été capitalisées à travers  trois guides.  Le guide en  agro écologie qui fait une référence sur les pratiques agri-écologiques, le guide sur le conseil de gestion sur  comment ac­com­pagner les Tpe, les entreprises agricoles et le guide qui porte sur le territoire pour l’agriculture durable», a-t-il énuméré.
D’après lui, l’Ong Agri-Sud, qui a  démarré ses activités au Sénégal depuis 2009, a fait aussi de grandes choses en Casamance.   «Au Cap Skiring, nous accompagnons 4 groupements depuis 2009. Au­jourd’hui, ces groupements constituent plus de 180 femmes. Au début, elles n’avaient pas accès au marché de l’hôtel touristique, mais vu la démarche de structuration des mé­thodes d’organisation au­jourd’hui, elles  ont accès à ces marchés et passent de zéro kilogramme en 2009 à plus de  25 tonnes livrées directement et qui améliorent le niveau de vie», a-t-il indiqué.  Et à l’en croire, la région méridionale n’est pas la seule à enregistrer des résultats satisfaisants.
«Dans la  zone de Baba Garage et la zone de Fatick,  il y a plus de  1000 Tpe et  des zones d’exploitation qui sont accompagnées et qui sortent réellement des signes de pauvreté», dit-il.
L‘Ong Agri sud œuvre  aussi dans la protection de l’environnement. En atteste la verdure des périmètres cultivés qui donnent  l’impression d’être dans une oasis. C’est ce qui explique d’ailleurs, leur volonté de maintenir ce type d’agriculture. «Il faudrait continuer dans cette dynamique et montrer que ce travail ne doit pas seulement se limiter à l’exploitation, mais prendre en compte l’environnement de l’exploitation pour pérenniser le travail», suggère M. Diouf.
D’ailleurs au niveau des pôles agricoles centres, ils ont «mis en œuvre un pôle partenariat  qui permettra  de résoudre une ur­gence économique territoriale».
Ainsi, Agri Sud envisage de restructurer les filières en vue d’une meilleure  exploitation avec les entreprises qui existent déjà. Et pour ce faire, il faudrait un  transfert de compétences fonctionnelles  au niveau des or­ganisations professionnelles sim­ples et des organisations faîtières, en prenant en compte la formation et le transfert des compétences au niveau de ces zones pour booster la production.
Elle contribue aussi à la bonne conservation des écosystèmes agricoles, à la restauration de la fertilité, de la biodiversité, à la lutte contre la pauvreté et la restauration de la sécurité alimentaire.  Pour une agro-écologie qui vise  à booster la production dans de meilleures conditions qui respectent l’environnement et qui sont porteuses d’un développement rapide, les  activités  de  l’Ong, en dehors  des régions de Diourbel, Fatick, du département de  Mbour et la Casa­mance qu’elles couvrent pour le moment, pourraient s’étendre sur  tout le territoire national, selon Louis Etienne Diouf.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn