Interventions des Osc et des partenaires en Afrique : Pr Abdoulaye Bathily appelle au maintien des engagements

Par Dialigué FAYE –
Depuis plus d’une décennie, les activités des Organisations de la société civile (Osc) et partenaires au développement rencontrent des difficultés liées notamment à l’expansion des conflits armés, en particulier dans les pays du Sahel.
Malgré tout, Pr Abdoulaye Bathily invite-t-il ces acteurs à maintenir leurs engagements. «Beaucoup de partenaires interviennent dans des conditions particulières. La tâche est difficile, complexe, mais il faut continuer. Il faut trouver des formules. Et c’est sûr que vous en êtes capables. Il ne faut pas renoncer. Nous avons besoin, tous ensemble, de vivre dans un autre monde que celui auquel nous assistons actuellement. C’est un devoir commun de tous les citoyens du monde, de se mobiliser, de s’organiser pour inverser la tendance négative que prend le cours de l’histoire du monde en ces temps que nous vivons», a dit l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye aux représentants des Osc et partenaires au développement, qui prenaient part hier à la Consultation régionale sur la situation actuelle en Afrique de l’Ouest et au Sahel, marquée par une crise multiforme, organisée par Enda Santé, grâce au soutien du Luxembourg. A ses yeux, «jamais la région n’a été dans une situation politique, sécuritaire aussi complexe. Il y a une énorme déchirure du tissu social».
Et pour rétablir cette stabilité, le président de la Fondation Kofi Annan a formulé quelques recommandations. Pour El Hadji As Sy, «il va falloir mettre les gens ensemble autour de ce qu’ils ont en commun, c’est-à-dire l’humanité que nous partageons tous, cette dignité à laquelle nous aspirons tous, mais aussi cette solidarité qui est la base de survie au niveau de nos communautés. Ça va être une approche multiforme». Il explique : «On ne peut pas tout simplement déplacer tout le fardeau sur les épaules des communautés ou bien des citoyens seuls. Donc, ça va être une mission partagée. Que les gouvernements jouent leur rôle, tiennent leurs promesses qu’ils formulent envers des populations et de l’autre côté, qu’il y ait une affirmation d’une citoyenneté active pour qu’on se retrouve autour de l’essentiel.»
Le continent africain regorge d’énormes potentiels. Ainsi, soutient Saran Fadiga Branchi du Fonds mondial, «le devoir à ne pas renoncer est extrêmement important. Notre engagement reste le même. On essaie de le densifier, de garder le même niveau d’engagement qu’on avait auparavant, parce que les problèmes sont accrus. On a eu sur le cycle actuel, une augmentation des financements, grâce au soutien de nos donateurs».
«On assiste au retrait progressif de certains partenaires au développement. Cela n’empêche que les besoins essentiels au niveau des communautés continuent à être présents. Et ce sont des besoins auxquels il faut continuer à faire face», considère Nguissaly Turpin, Directeur exécutif d’Enda Santé.
Dans un dialogue inclusif, ce démembrement d’Enda Tiers Monde veut, à travers cette rencontre de trois jours, amener les acteurs à «repenser les politiques et modèles d’opérationnalisation de l’aide publique au développement dans un contexte de crises multiples et le repositionnement des acteurs au Sahel et en Afrique de l’Ouest ; d’engager des stratégies nouvelles et contextualisées de développement durable fondées sur le croisement des connaissances endogènes, des analyses rigoureuses, des innovations et solutions émanant des pays de la région et qui s’appuient principalement sur les acteurs locaux pour le déploiement des dites stratégies».
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