Le Président reste déterminé à installer un gouvernement pro-russe à Kiev. Vladimir Poutine, pour matérialiser son souhait, compte s’appuyer sur les soldats ukrainiens. Aussi, a-t-il fait appel hier à l’Armée ukrainienne, pour qu’elle prenne le pouvoir. «Prenez le pouvoir entre vos mains. Il me semble qu’il sera plus facile de négocier entre vous et moi», a lancé Poutine à l’attention des militaires ukrainiens.
Son ministre des Affaires étrangères, Sergeï Labrov, ira plus loin, en demandant à l’Armée de Kiev de se rendre. Ce qui constitue, à ses yeux, une condition préalable à des négociations avec Moscou.
Alors que des combats se déroulaient dans la capitale ukrainienne, mettant aux prises soldats russes et ceux de l’Ukraine. Ainsi, il a été noté au centre de la capitale ukrainienne, des échanges de tirs, explosions et détonations sourdes.
Accusant l’Armée russe de «bombarder des quartiers civils», le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, annonce au moins 137 morts et 316 blessés côté ukrainien.
Son pays a aussi affiché ses inquiétudes par rapport à la station nucléaire de Tchernobyl. L’Ukraine a dit «avoir enregistré des données de radiation préoccupantes à la centrale accidentée de Tchernobyl, tombée aux mains de l’Armée russe la veille», alors que la Russie faisait part d’une situation «qui était sous contrôle». L’Agence internationale de l’énergie atomique, pour sa part, faisait savoir que les niveaux qui ont été enregistrés, ne présentaient «pas de danger».
L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), qui se prépare de son côté à toute éventualité, a entamé le déploiement des membres de sa force de réaction. Avant que le Secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, ne déclare : «Les forces ukrainiennes se battent courageusement et sont en mesure d’infliger des dommages aux forces russes qui les envahissent».

L’Ue veut accroître les sanctions contre la Russie
Mais, le dirigeant russe reste la cible des Européens. Ces derniers ont décidé de procéder au gel des avoirs de Vladimir Poutine, ainsi que de ceux du chef de la Diplomatie russe. La Grande Bretagne est sur le point d’imiter l’Union européenne (Ue). De plus en plus dans les rangs des 27 pays membres de l’Ue, d’après Le Point, on veut «accroître encore les sanctions contre la Russie en l’excluant du système d’échanges bancaires international, Swift», en dépit des réticences de certains pays comme l’Allemagne, qui craignent pour leur approvisionnement énergétique. Tout le contraire de la France, par exemple, dont le ministre de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire, a déclaré : «Certains Etats membres ont fait part de réserves, la France ne fait pas partie de ces Etats.» Tandis que Edgars Rinkevics, le chef de la Diplomatie lettone, soutient que les Européens ne doivent pas «attendre qu’il y ait des fusillades dans les rues de Kiev et que des cadavres jonchent les sols».
Au même moment,  le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a soutenu avoir échangé avec Joe Biden, son homologue américain, à propos du «renforcement des sanctions», mais aussi d’une «aide concrète à la défense».
Même le souverain pontife n’a pas manqué de dénoncer cette guerre entreprise par Vladimir Poutine. Le pape François dénoncera ainsi dans un tweet traduit en plusieurs langues dont le russe : «Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal.»
L’invasion de l’Ukraine par la Russie entraîne des mouvements de populations locales vers les pays limitrophes. Ainsi, hier, il a été fait état du déplacement de quelque 100 mille personnes, alors que le chef de l’Agence de l’Onu pour les réfugiés a fait état du déplacement de 50 000 réfugiés ukrainiens. Ces derniers ont fui leur pays pour aller s’installer en Pologne, Moldavie ou Slovaquie.