La décision de Moscou de s’emparer du territoire ukrainien n’a pas laissé hier insensibles les pays occidentaux. Les Etats-Unis, le Canada et l’Union européenne ont pris un train de mesures visant à sanctionner les oligarques et autres autorités russes.
Une phrase. Une toute petite phrase. Celle du Président russe. Elle seule suffit pour comprendre l’ambition et la détermination de Vladimir Poutine d’occuper l’Ukraine. Cet ensemble de mots a été décliné hier par le maître du Kremlin. Elle s’articule ainsi : «J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale.» La finalité de cette démarche «poutinienne» n’est rien d’autre qu’«une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine». Cette décision vise à s’emparer de l’Ukraine. Même si Vladimir Poutine s’en défend tout en invitant les militaires ukrainiens à «déposer les armes» : «Nous n’avons pas dans nos plans une occupation des territoires ukrainiens, nous ne comptons rien imposer par la force à personne». Alors que, selon d’autres sources, l’offensive vise à renverser le gouvernement ukrainien et à mettre en place un régime favorable à Moscou, a affirmé hier un responsable militaire américain.
Nostalgique de l’époque soviétique avec la splendeur de l’Union des républiques socialistes soviétiques (Urss), le Président russe veut restaurer la Grande Russie. Ce qui justifie son procédé, après avoir envahi la Crimée en 2014. Un «génocide» des prorusses par Kiev constitue l’argument invoqué par le numéro un russe ainsi qu’un appel à l’aide des séparatistes.
Les bombardements, les missiles et offensive terrestre ont rythmé la journée d’hier en Ukraine. D’autant que l’Armée russe a annoncé hier, la destruction de 74 installations militaires, dont 11 aérodromes, en Ukraine. Les militaires russes, qui sont aux portes de la capitale ukrainienne, se sont emparés d’un aéroport militaire à ce niveau, a informé le chef de l’Etat ukrainien, qui a décrété un couvre-feu à Kiev.
L’attaque de l’Ukraine par la Russie suscite beaucoup de tollé en Occident. Les pays européens tout comme les Etats-Unis ne comptent pas rester de marbre. Aussi, ont-ils décidé -après d’autres sanctions prises dans le passé- de prendre des sanctions à l’encontre des oligarques et autres autorités russes. Ainsi, les Etats-Unis ont décidé, par le biais du département du Trésor, de prendre des sanctions à l’encontre de 24 personnes et organisations biélorusses. Leur tort : avoir soutenu et aidé l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Des banques, des entreprises de défense et de sécurité, des responsables de la défense au sein de l’Etat biélorusse sont visés par cette décision de Washington, qui fait partie d’une série de sanctions annoncées par le Président américain, Joe Biden, hier. Des domaines qui sont au cœur des rapports entre la Biélorussie et la Russie. En outre, les Etats-Unis ont expulsé -en réplique à l’expulsion d’un diplomate américain par Moscou le 17 février dernier- le numéro 2 de l’ambassade de Russie à Washington. Dans le même sillage, le Canada a décidé de sanctionner «58 personnes et entités» russes notamment, d’après le Pm canadien, «des membres de l’élite russe, des grandes banques russes» et «des membres du Conseil de sécurité russe».
Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne (Ue) ont de leur côté pris des sanctions jugées massives contre la Russie et qui concernent les secteurs de l’énergie, de la finance et des transports.
Mais le Président français ne veut pas laisser l’attaque russe se perpétuer. Aussi, Emmanuel Macron a-t-il appelé, d’après l’Elysée, Vladimir Poutine afin de réclamer un «arrêt immédiat des opérations militaires russes en rappelant que la Russie s’exposait à des sanctions massives». Un appel qui fait suite à un échange entre le dirigeant français et son homologue ukrainien.
Le numéro un russe n’a pas manqué, lors d’un échange téléphonique «sérieux et franc», d’expliquer de manière détaillée à M. Macron, «les raisons» de l’opération menée par la Russie en Ukraine.