Faire entrer Dakar dans le cercle fermé des 8 premières places financières africaines, c’est l’ambition du groupe de travail sur «Dakar, place financière de référence» retenue parmi les quatre thématiques prévues pour la relance du Conseil présidentiel de l’investissement (Cpi).Par Alioune Badara CISS(Correspondant) –
«Dakar, place financière de référence» est l’une des quatre thématiques phares retenues pour la relance du Conseil présidentiel de l’investissement (Cpi). L’Agence pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (Apix) a ainsi réuni mardi, le groupe de travail de ladite thématique, afin de lancer les travaux de réflexion. L’objectif est d’arriver à des recommandations fortes à présenter sous forme de réformes ou projets qui vont être soumis au chef de l’Etat lors de la prochaine session du Cpi.
«Tout notre travail sera de faire en sorte que l’on fasse suffisamment de réformes, que l’on ait une communication sur nos activités financières de la place de Dakar qui justifie le fait qu’on parle de nous et qu’on ait envie de venir s’installer au Sénégal. Nous travaillons sur la marque Dakar, le branding de Dakar. Qu’est-ce qui peut faire l’attrait de Dakar ? Le capital humain, l’environnement des affaires, des infrastructures, qu’elles soient physiques ou numériques, la qualité de la Justice. En gros, il y a 5 domaines de compétitivité sur lesquels nous allons travailler pour attirer des institutions financières internationales et des sièges d’entreprises. Tout ça dans le cadre d’une qualité de vie et d’un environnement intéressants», a assuré Patrick Brocher, membre du Conseil national du patronat (Cnp), par ailleurs président du groupe de travail.
Pour rappel, à l’instar de Kigali, Maurice ou Casablanca, Dakar entend faire son entrée dans le cercle fermé des places financières africaines. D’après les autorités, 15 ha ont été identifiés à Diass pour abriter la future cité financière.
L’ambition de M. Brocher et ses collaborateurs est d’intégrer Dakar dans l’Indice de compétitivité mondial (Index Gci), qui regroupe les places financières du monde.
«Il y a aujourd’hui 132 places qui sont dans l’index Gci, 121 dans l’index principal et 11 dans la liste d’attente, et notre objectif, c’est d’être à la 8ème place financière africaine qui figure dans cet index. Dakar a un certain nombre d’atouts. On compte aujourd’hui 29 banques, 29 compagnies d’assurance, 6 sociétés d’intermédiation, un marché de capitaux. Nous avons des intervenants agréés dans la cotation en Bourse. Mais aussi, on accueille un certain nombre de partenaires techniques et financiers. Il y a aussi des sièges à vocation sous-régionale, soit technologiques ou financiers. En plus de ça, Dakar a une bonne position géographique que tout le monde envie, et nous avons une qualité de vie qui est très satisfaisante», a listé Patrick Brocher. Avant d’appeler les acteurs à s’inscrire dans une démarche volontariste pour faire de Dakar une référence. «Quand on regarde les pays qui sont représentés, vous avez la ville de Casablanca Financial city, Kigali, Cape Town, l’île Maurice ; ce sont des places qui, en termes de taille d’économie, à part Casablanca, ne sont pas plus importantes que celle du Sénégal. Mais ils ont inscrit ça dans une stratégie qui leur permet d’être présentes dans cet index. C’est ce que nous allons faire aussi ; on a des possibilités, et c’est pour ça qu’on essaie de valoriser pour figurer dans l’index», indique-t-il.
Pour cela, le Sénégal devra satisfaire un certain nombre d’indices de compétitivité qui sont observés, mais aussi soigner sa réputation.
Pour qu’une place financière soit considérée, estime le président du groupe de travail, «il faut que les acteurs internationaux et les autres places financières aient entendu parler de la place financière et la recommandent».
Mamadou Dione, chef du département des réformes à l’Apix, rappelle que «Dakar, place financière de référence» est une thématique qui s’inscrit dans le cadre du dialogue public-privé du Conseil présidentiel de l’investissement. En rapport avec le secteur privé, l’Apix a mis en place quatre groupes thématiques. Le premier porte sur les questions de «Concurrence et de régulation», le deuxième sur la «Mobilité et l’attractivité des territoires», le troisième sur «Dakar, place financière de référence» et le quatrième sur la «Transformation et la mise à niveau digitale et numérique de l’économie sénégalaise». L’Apix, selon M. Dione, assure le Secrétariat permanent de ce cadre de dialogue. Il s’agit d’accompagner le secteur privé à engager cette réflexion en y associant toutes les parties prenantes, de manière à identifier les contraintes à l’investissement à la compétitivité des entreprises.
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