Pour le financement de la santé numérique au Sénégal, la coalition Transform Health Sénégal veut appuyer l’Etat dans la mobilisation de ressources. En ce sens, ce consortium d’organisations de la Société civile, coordonné par Enda-Santé, a organisé hier une journée de consultation sur les opportunités et les défis en matière d’investissements dans la santé numérique.Par Dialigué FAYE – 

En matière d’investissements dans la santé numérique au Sénégal, des efforts sont en train d’être consentis. Malgré tout, beaucoup de défis restent à être relevés. Entre autres, la coalition Transform Health Sénégal note «l’adoption des projets de textes de la santé numérique, le relèvement institutionnel de la Cellule de la santé digitale pour assurer la gouvernance des données de santé ; l’accroissement des financements domestiques pour faciliter la souveraineté numérique et compléter le gap des 111 milliards». «Seuls 3% des structures de santé sont connectés à la fibre optique de l’Etat. Donc, l’écrasante majorité des structures de santé utilise l’internet des opérateurs de télécommunications avec des variations diverses», ont indiqué hier les collaborateurs de Dr Papa Djibril Ndoye, di­recteur adjoint d’Enda-Santé, à l’occasion de la journée de consultation sur les opportunités et les défis en matière d’investissements dans la santé numérique organisée par la coalition nationale Transform Health.
Toutefois, soutient Dr Ndoye, la santé numérique regorge d’énormes opportunités, dans la mesure où elle permet d’améliorer l’accès aux soins de santé, d’accélérer le processus de couverture sanitaire universelle, de faciliter la disponibilité des données pour une meilleure prise de décisions, mais également de réduire les coûts sanitaires, de rationaliser le processus et les opérations… «Mais, on a beaucoup de difficultés en termes de financement, parce que la digitalisation est un programme très cher», souligne-t-il.
La coalition rappelle qu’actuellement «le financement de la santé digitale repose sur un mix de ressources publiques, et de manière très prépondérante sur l’appui des partenaires multilatéraux et bilatéraux. Pour ce qui concerne les financements publics nationaux, ils proviennent du budget général de l’Etat alloué au ministère de la Santé et au ministère de la Communication, des télécommunications et du numérique. Bien que stratégiques, ces fonds sont souvent limités et insuffisants pour couvrir l’ampleur des investissements nécessaires».
Quant aux financements multilatéraux, renseigne-t-elle, la Banque mondiale en est le principal «levier financier, avec le Projet d’accélération de l’économie numérique au Sénégal (Paens). Ce projet, d’un montant total de 150 millions de dollars, soit environ 75 milliards de francs Cfa, consacre une composante spécifique de 50 millions de dollars, environ 30 milliards de francs Cfa, à la santé digitale. Ces fonds sont cruciaux pour le développement des infrastructures, l’acquisition d’équipements, la mise en place de plateformes et le renforcement de la gouvernance. Pour les financements bilatéraux, plusieurs pays soutiennent le secteur».
Aujourd’hui, l’ambition de la coalition est de trouver, en partenariat avec le secteur privé national, d’autres niches de financements, notamment les financements domestiques, pour combler le gap. Une feuille de route sera élaborée dans ce sens.
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