Investissements dans le secteur : Le bilan de santé de Macky

La grogne monte dans le système de la santé. Entre la rébellion des travailleurs qui vont en grève ce jeudi et la colère des citoyens, les autorités se trouvent dans une situation inconfortable. En Conseil des ministres hier, le Président Sall a essayé de calmer la colère montante en insistant sur la «question liée aux impératifs de modernisation du système de santé». Si, pour lui, le Covid-19 «a révélé la résilience de notre système sanitaire mais également l’urgence d’accélérer les réformes en vue de la professionnalisation des personnels et de la transformation de la gestion des structures sanitaires», il a fait un bilan des ressources injectées depuis 2012 dans ce secteur «pour notamment mettre à niveau le système sanitaire, réaliser des hôpitaux de dernière génération (Touba, Kaffrine, Kédougou et Sédhiou), aux standards internationaux, relever le plateau médical des structures, recruter à titre exceptionnel, sur la période 2020-2021, 500 médecins et 1000 professionnels de la santé et améliorer la situation de toutes les catégories d’agents de santé». Selon lui, «ces importants investissements doivent être accompagnés d’un changement de paradigme qui se traduit par le respect du patient et la satisfaction des usagers». Une allusion au décès de Astou Sokhna à Louga qui a ému tout le pays. Il a demandé au ministre de la Santé et de l’action sociale, «de finaliser l’audit de la gouvernance des structures de santé (en particulier la réforme hospitalière de 1998), en vue d’accélérer les réformes nécessaires à la mise en œuvre optimale du programme d’investissement (2020-2024), pour un système de santé résilient et performant». En outre, il veut un «rapport exhaustif sur la situation globale des structures de santé du pays et finaliser, dans les meilleurs délais, un plan d’optimisation de la carte sanitaire et des offres de service de santé» et le renforcement des «inspections des établissements de santé et assurer la qualité de la formation du personnel médical par un contrôle et une régulation des écoles de formation dédiées».
Par ailleurs, le Président Sall veut engager «la généralisation des processus de certification qualité des hôpitaux et mettre en application les manuels de procédures harmonisés pour les autres structures de santé (centres de santé, Postes de santé)».
Vieille doléance réactualisée, la reconstruction «intégrale» de l’hôpital Aristide le Dantec sur son site actuel va commencer en septembre prochain, annonce Macky Sall.