Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche (Sudes/Esr) menace de perturber les activités pédagogiques de l’Ucad si la policlinique Ipms de l’Ucad ne reprenait pas ses activités. Cet arrêt qui dure depuis 3 mois, dit le syndicat, les expose à une insécurité sanitaire.

A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), les enseignements risquent de connaître des perturbations si le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Ensei­gnement supérieur et recherche (Sudes/Esr) met à exécution ses menaces de bloquer les activités pédagogiques et scientifiques. Pourquoi cette menace ? Le corps enseignant et le rectorat ont du mal à s’entendre depuis l’arrêt des activités de la policlinique de l’Institut de prévoyance médico-social (Ipm) de l’Uni­versité de Dakar qui empêche la prise en charge médicale des enseignants et de leur famille.
Cette situation expose les enseignants à «une grave insécurité parce que ne bénéficiant pas d’une prise en charge médicale adéquate de la part de l’Université Cheikh Anta Diop». L’avènement de l’Ipms a été une bouée de sauvetage, mais ils semblent déchanter. «Vulnéra­bles, chassés des hôpitaux publics et privés du pays à cause de dettes que leur institution ne finissait jamais de solder, les personnels de l’Ucad et leur famille n’ont pu bénéficier d’une couverture maladie convenable qu’avec la polyclinique de l’Ipms. Le fonctionnement normal et efficace de cet important outil de prise en charge médicale des personnels de l’Ucad a été unanimement salué par tous les membres de la communauté universitaire», rappelle le Sg du Sudes/Esr.
Ils sont vent debout contre l’arrêt de l’Ipms qui joue «un rôle essentiel dans la prise en charge médicale des personnels et des économies qu’il fait faire à l’Ucad dans ses dépenses de santé». Mais le Sudes/Esr est déçu que toute la communauté universitaire ne travaille pas «à préserver et à développer cet outil». «Malheureusement, tous les acteurs ne semblent pas, au sein de la communauté, avoir intérêt à un fonctionnement normal et régulier de la polyclinique de l’Ipms. Sinon, comment comprendre que cet outil qui a donné tant de satisfaction à l’écrasante majorité des travailleurs de l’Ucad soit presque totalement à l’arrêt depuis 3 mois et que les engagements pris par le recteur de l’Ucad lundi 3 juin 2019 devant une délégation du Sudes/Esr pour un redémarrage imminent ne soient toujours pas matérialisés ?», s’interroge le syndicat qui affirme que «derrière ce blocage criminel de la polyclinique de l’Ipms depuis début mai se cache une mafia interne à l’Ucad et dont l’intérêt est la disparition pure et simple de cet important outil qui a pourtant sorti les travailleurs de l’institution de l’insécurité sanitaire à laquelle ils étaient naguère condamnés. Face à cette situation intolérable, le Sudes/Esr prend à témoin le gouvernement et l’opinion publique», avant de «de bloquer les activités pédagogiques et scientifiques de l’Ucad».
Aujourd’hui, la situation est loin de connaître son épilogue vu les derniers «développements». «De gros bras sont venus intimer l’arrêt des travaux d’extension de la polyclinique de l’Ipms sur ordre du recteur qui n’a reconnu les faits que suite à une plainte du directeur de l’institut, Pr Abdoul Kane», rappelle Oumar Dia. Lequel exige de l’Administration universitaire la réouverture de l’Ipms et qu’il soit doté d’une autonomie de gestion. Et la fin des intimidations contre le personnel de l’Ipms.
En attendant, les syndicalistes essaient de comprendre les dessous de ce blocage. «Nous avons rencontré les uns et les autres pour comprendre le fond du problème, notamment le directeur de la Polyclinique M. Kane, le recteur Pr Ibrahima Thioub, et le Sg de l’Ucad Logou Dramé. Le recteur argue qu’il y a un malentendu entre le directeur Pr Abdou Kane et le Sg M. Dramé. Ce qui serait à l’origine du blocage. Nous demandons le cantonnement de l’Administration universitaire à son seul rôle de facilitatrice des projets de l’université et que ceux qui sont du métier les portent, à savoir les enseignants et chercheurs. Le secrétaire général n’a pas à avoir de volonté. Le seul responsable de cette situation est le recteur de l’université», accusent les universitaires qui rappellent que «les prérogatives et attributions du Sg de l’Ucad sont de faciliter administrativement les projets de l’université, ce n’est pas à lui de décider quel projet faut-il porter, quel projet ne faut-il pas porter…»