Le Conseil d’administration de l’Ipres se retrouve aujourd’hui pour désigner un Dg intérimaire qui ne sera pas Amadou Lamine Dieng, avant de lancer l’appel à candidatures pour trouver le profil de celui qui va être définitivement choisi pour remplacer Mamadou Sy Mbengue. Une manière d’éviter à Macky un retentissant camouflet.

Il faut croire que le Conseil d’administration de l’Ipres a trouvé le moyen de dépêtrer le Président Macky Sall du piège dans lequel il s’est fourré. L’institution se réunit ce matin à Dakar, et le plus important point à l’ordre du jour va être, comme on peut le comprendre, la nomination d’un directeur général. Le Conseil d’administration, auquel la notification officielle de la nomination de M. Amadou Lamine Dieng comme directeur en remplacement de Mamadou Sy Mbengue n’avait jamais été faite jusque-là, va faire sans tenir compte de la dernière décision prise en Conseil des ministres. Il va nommer ce matin un directeur général par intérim pour expédier les affaires courantes à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) pour occuper la place laissée vacante par Mamadou Sy Mbengue, parti à la direction de la Sn Hlm.
Une fois cela fait, le Conseil d’administration de l’Ipres va lancer au plus vite un appel à candidatures pour sélectionner le titulaire définitif du poste. C’est cette procédure qui avait toujours été de mise et que Macky Sall a voulu, pour des raisons qui lui sont propres, mettre entre parenthèses. Malheureu­sement pour lui, le chef de l’Etat a très vite été rappelé à la réalité des rapports de forces. Il a vite compris que même si l’Ipres était sous la tutelle du ministère de l’Economie et des finances, l’Exécutif n’avait pas une voix prépondérante dans les décisions de l’institution, bien qu’il soit représenté au sein du Conseil d’administration par diverses institutions.
Ce qui est grave, sinon pathétique dans le coup de force du Président Macky Sall, c’est qu’il n’a pas su tirer la leçon de la mésaventure qui était arrivée à son prédécesseur Abdoulaye Wade, lorsque ce dernier avait voulu imposer son protégé d’alors, M. Jean Paul Dias. Ce dernier, se croyant sans doute libre d’agir à sa guise, avait voulu s’octroyer un salaire jugé exorbitant par le Conseil d’administration. Bien qu’appuyé par le chef de l’Etat, M. Dias avait été limogé sans gloire, du fait de la volonté du Conseil d’administration. Et Abdoulaye Wade avait jugé plus sage de ne plus jamais se mêler de la gestion quotidienne de l’Ipres.
Si ce genre de leçon a-t-elle pu être oubliée, à quoi servent au chef de l’Etat les multitudes de conseillers et de chargés de missions dont il s’entoure sans compter les ministres qui siègent à la table du Conseil des ministres ? Pourquoi n’y a-t-il eu personne pour objecter à la manière dont M. Dieng se trouvait propulsé à la tête de l’Ipres ? Même si le chef de l’Etat ne s’en tire pas trop mal parce que son protégé n’a pas eu le temps de prendre fonction, cette affaire constitue néanmoins une autre énorme tâche dans la gouvernance du régime.