IRAK – Raids : Le puissant général iranien Soleimani tué par les Etats-Unis
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L’émissaire de Téhéran pour les Affaires irakiennes, le général Qassem Soleimani, et un autre leader pro-iranien en Irak ont été tués tôt hier vendredi dans un raid américain à Bagdad.
Le puissant général iranien Qassem Soleimani, émissaire de la République islamique en Irak, et un dirigeant pro-iranien ont été tués tôt vendredi dans un raid américain à Bagdad. Une frappe qui intervient trois jours après l’attaque inédite contre l’ambassade américaine.
«Décapitation»
Peu après l’opération, le Pentagone a annoncé que Donald Trump avait lui-même donné l’ordre de «tuer» Soleimani, un dirigeant des Gardiens de la révolution, l’Armée idéologique de la République islamique. Des ténors républicains s’en sont félicités et le Président a tweeté l’image d’un drapeau américain, sans le moindre commentaire, peu après l’annonce. L’assassinat a en revanche été dénoncé par ses adversaires démocrates, dont son potentiel rival à la Présidentielle Joe Biden.
Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l’Etat irakien, est également mort dans ce bombardement. Il était le lieutenant du général Soleimani pour l’Irak depuis des décennies.
Il s’agit de «la plus importante opération de « décapitation » jamais menée par les Etats-Unis, plus que celles ayant tué Abou Bakr al-Baghdadi ou Oussama Ben Laden», les chefs des groupe Etat islamique (Ei) et Al-Qaïda, a commenté Phillip Smyth, spécialiste américain des groupes chiites armés.
Vengeance
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, y a vu une «escalade extrêmement dangereuse et imprudente». Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, s’est de son côté engagé vendredi à «venger» cette mort et a et décrété un deuil national de trois jours dans son pays. Depuis des années, Bagdad est prise en étau entre ses deux grands alliés, américain et iranien, eux-mêmes au cœur de tensions grandissantes sur le dossier du nucléaire.
Le raid américain, qui a visé un convoi de véhicules dans l’enceinte de l’aéroport de Bagdad, a tué en tout au moins neuf personnes au total, selon des responsables des services de sécurité irakiens.
Les deux hommes, dont l’enterrement aura lieu samedi selon le Hachd, étaient sous sanctions américaines et cette coalition paramilitaire pro-Iran est aujourd’hui au cœur de toutes les attentions en Irak.
liberation.fr