Issa Sall répond au leader de Pastef sur la présence des opposants au dialogue : «Sonko n’a pas à nous dire ce qu’on doit faire»
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Ousmane Sonko s’en était pris aux membres de l’opposition qui avaient pris part au dialogue national. Pour Issa Sall, le leader de Pastef est libre de ne pas y participer, mais n’a pas à leur dire ce qu’ils doivent faire et ce qu’ils ne doivent pas faire.
Ousmane Sonko n’a pas été tendre avec ses collègues de l’opposition au lendemain du dialogue national. De l’avis du leader de Pastef, les opposants n’auraient jamais dû répondre à l’appel de Macky Sall. Pour lui, ce dialogue est juste «un cirque». Seul candidat à la Présidentielle avoir pris part à la rencontre, Issa Sall a porté hier la réplique à Sonko. «Il n’a pas à le dire. Nous sommes libres. Il est libre de ne pas participer au dialogue. Mais ceux qui participent au dialogue sont libres de le faire. Il n’a pas à nous dire ce qu’on doit faire et ce qu’on ne doit pas faire. Cela est tout à fait clair», a recadré le leader du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur). Face au «Jury du dimanche» sur Iradio, il a fait savoir qu’il n’est pas d’accord avec Sonko qui qualifie le dialogue de «cirque». Parce que, dit-il, le dialogue, «c’est quelque chose qui devra être tout à fait très constructif parce qu’il n’y a pas d’a priori. Il s’agit de se retrouver autour d’une table et de dire exactement ce que nous pensons et d’essayer de trouver un consensus».
«J’avais dit à mes collaborateurs que j’irai au dialogue»
Par ailleurs, le secrétaire national du Pur a affirmé que tous les candidats, sauf Ousmane Sonko, sont d’accord pour le dialogue. Donc pour lui, sa participation à ces concertations ne peut pas être considérée comme une trahison. Il dit : «Je n’ai pas besoin de trahir parce que je n’ai pas d’engagement vis-à-vis de qui que ce soit. Ce que je fais, je le fais de façon tout à fait très libre. Quand vous faites quelque chose parce que vous avez signé un pacte pour dire nous allons faire ceci et que vous faites le contraire, c’est là où vous avez trahi. J’avais été très clair avec mes collaborateurs pour leur dire que j’irai au dialogue. Donc, je n’ai trahi personne.» Réponse à distance de Issa Sall à son président sur sa participation au dialogue !
«Je veux servir mon pays à un niveau le plus élevé»
Mais Issa Sall va plus loin. «Moi, je cherche à être président de la République. C’est pourquoi je me suis présenté à l’élection passée. Donc, je veux servir mon pays à un niveau le plus élevé. Si maintenant il m’arrive de pouvoir le faire à un niveau intermédiaire, je n’ai pas de problème à ce niveau», a-t-il souligné. Il révèle qu’il aurait pu être dans un gouvernement il y a vingt ans parce qu’il a été consulté à l’époque. Mais sa participation à un gouvernement de Macky Sall «dépend des conditions». Il précise : «Je ne réfléchis même pas par rapport à ça parce que je n’ai pas un besoin personnel. Mais le pays a un besoin. Si vous prenez par exemple le domaine où je suis, on a énormément de difficultés. Et personnellement, j’ai quand même une vingtaine d’années d’expérience de président d’université. Mais loin pour moi de demander qu’on me donne un poste de ministre ou de directeur général. Je ne suis pas opposé à l’entrisme parce que c’est quand même le Sénégal qui nous intéresse.»
Pour certains, Issa Sall s’est rendu au dialogue contre la libération des détenus du Pur, impliqués dans les évènements survenus lors de la campagne électorale à Tambacounda où il y a eu deux morts. Il clarifie : «Je ne suis pas le genre à aller négocier les choses. Je n’ai jamais été voir qui que ce soit pour demander quelque intervention que ce soit. La justice a fait son travail et les a libérés. Je ne suis pas le genre à aller demander des privilèges ou des prébendes. Ce n’est pas ma nature.»
msakine@lequotidien.sn