L’apport du secteur extractif à l’emploi est de 9 mille 409 personnes en 2020 avec une masse salariale de 106,7 milliards de francs Cfa. Selon le rapport Itie 2020, sur 400 milliards de dépenses liées à la sous-traitance et à la fourniture de biens et services dans le secteur pétrolier, seuls 13 milliards ont été captés par des entreprises détenues majoritairement par des nationaux.Par Khady SONKO
– Au total, 9 mille 409 personnes sont employées par les sociétés retenues dans le périmètre de rapprochement de 2020 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). D’après ce rapport publié hier, la majorité des effectifs, soit 95,68%, sont des nationaux. «La masse salariale déclarée est de 106,7 milliards de francs Cfa dont 98,3 milliards pour les employés du secteur minier et 8,4 milliards pour les employés du secteur des hydrocarbures», révèle le rapport 2020 de l’Itie. Le document indique que les femmes sont au nombre de 724 et représentent 7,69% de l’effectif global.
Concernant le contenu local, les services et matières achetés auprès de fournisseurs locaux représentent 28,91% du volume total des achats des entreprises sélectionnées au titre de 2020, pour 715 milliards 692 millions 333 mille 114 francs Cfa. «Le volume des transactions effectuées avec des fournisseurs locaux au titre de 2020 s’élève à 206 milliards 873 millions 843 mille 922 francs Cfa», dévoile le rapport. D’après cette même source, le volume des transactions effectuées avec les fournisseurs étrangers au titre de l’année 2020 s’élève à 508 milliards 818 millions 489 mille 192 francs Cfa.
Le secteur extractif sénégalais est composé essentiellement d’exploitation de mines et carrières, or, phosphate, sable minéralisé et calcaire pour la fabrication de ciment. «Dès lors, le potentiel de création d’emploi est limité avec 9600 employés environ dans le secteur formel et 31 000 dans le secteur informel, notamment des mines artisanales», déplore Abdou Karim Fofana qui a présidait hier la cérémonie de lancement officiel du rapport Itie 2020.
Par ailleurs, souligne le ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), la faible contribution du secteur au Pib, à savoir 3,39%, dénote d’une part, d’un déficit dans la transformation sur le territoire national des produits miniers en produits finis ayant une plus grande valeur ajoutée et d’autre part, d’un déficit dans le renforcement de liaison intersectorielle pouvant accélérer le développement industriel. Fort de ce constat, M. Fofana invite le secteur privé extractif national à une plus grande implication dans la sous-traitance et la fourniture de biens et services qui constitueraient un bon levier pour pallier la faiblesse des emplois directs et la faible contribution du secteur au Pib. Selon le rapport, évoque le ministre, sur 400 milliards de dépenses liées à la sous-traitance et à la fourniture de biens et services dans le secteur pétrolier, seuls 13 milliards ont été captés par des entreprises détenues majoritairement par des nationaux. «Les entreprises pétrolières opératrices ou en association dans les projets pétroliers doivent faire preuve de transparence dans le reporting de leur paiement aux fournisseurs tel qu’édicté par le Comité national Itie», invite le ministre en charge du Suivi du Pse.
Par ailleurs, regrette-t-il, «pour le secteur minier, malgré les dispositions de l’article 85 du Code minier de 2016 relatif à la publication des plans de passation annuelle, aucune entreprise minière ne s’est conformée à cette obligation. Ce qui est inacceptable». Abdou Karim Fofana exhorte tous les services compétents de l’Etat, en collaboration avec les entreprises, à veiller au strict respect des dispositions visant à favoriser le contenu local dans le secteur extractif.
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