Les revenus générés par le secteur extractif pour l’année 2021 s’élèvent à 223,15 milliards de francs Cfa dont 206,04 milliards de francs Cfa affectés au budget de l’Etat. Par rapport à l’année fiscale 2020, les revenus ont connu une hausse de 38,99 milliards, soit 21,8%. L’année dernière, le secteur a généré 185,2 milliards de francs Cfa.Par Dialigué FAYE –

Le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Cn-Itie) a rendu public hier, son rapport de l’année fiscale 2021 relatif aux revenus générés par le secteur extractif. Le 9e du genre. Et les résultats du document font état d’une contribution du secteur extractif de 223,15 milliards de francs Cfa dont 206,04 milliards affectés au budget de l’Etat.
Pour l’année fiscale 2020, les revenus générés par le secteur ont été estimés à 185,2 milliards de francs Cfa.

Ainsi, indique la présidente du Cn-Itie, les revenus du secteur extractif ont connu une hausse de 38,99 milliards de francs Cfa par rapport à l’année fiscale 2020, soit 21,8%. Pr Awa Marie Coll Seck précise que «l’essentiel de la contribution provient du secteur minier qui connait une augmentation de 40,16 milliards de francs Cfa, passant de 162,85 milliards en 2020 à 203 milliards de francs Cfa en 2021». Cette évolution dans le secteur minier résulte, d’après la présidente, de «l’augmentation des productions d’or, la hausse des prix du zircon et des phosphates entre 2020 et 2021, la hausse des redevances minières payées par les mines d’or (Sabodala- Massawa et Mako), passant de 17 milliards 847 millions de francs Cfa en 2020 à plus de 25 milliards en 2021». Comme d’autres raisons, Awa Marie Coll Seck souligne «les paiements cumulés de Barrick Gold de 9 milliards 678 millions de francs Cfa au titre de redressements fiscaux, et l’évolution des paiements perçus par le Trésor au titre des dividendes et de l’Irvm (Impôt sur le revenu des valeurs mobilières) et de l’Is (Impôt sur les sociétés) recouvrés par les Impôts».

A l’analyse des résultats, la contribution du secteur extractif au Pib s’élève à 4,98% et 6,94% aux recettes de l’Etat. La contribution reste toujours perceptible au niveau des exportations, renseigne la présidente du Cn-Itie.

Faible part de marchés des entreprises locales
Au niveau de la fourniture des biens et services, les résultats du rapport soulignent que «le volume des transactions effectuées avec les fournisseurs locaux du secteur minier s’élève à 256 milliards 927 millions de francs Cfa et les transactions effectuées avec les fournisseurs étrangers correspondent à 810 milliards 730 millions de francs Cfa. Pour le secteur des hydrocarbures, les transactions effectuées avec les fournisseurs locaux s’élèvent à 113 milliards 538 millions de francs Cfa. Avec les fournisseurs étrangers du secteur pétrolier, les transactions sont estimées à 675 milliards 290 millions de francs Cfa».
A la lumière de ces données, on remarque que les parts de marché des entreprises locales restent modestes.

Des efforts restent ainsi à faire pour renverser la tendance. Pour cela, les autorités étatiques du Sénégal devraient mettre en place une véritable politique de contenu local.

Awa Marie Coll Seck salue tout de même «les efforts de réformes de contenu local intervenus dans le secteur extractif».

Elle a profité de l’occasion pour inviter les entreprises du secteur extractif à renforcer la redevabilité environnementale et sociale. Pour cette année, les entreprises ont payé plus de 4 milliards de francs Cfa au titre des dépenses sociales. Mais, déplore Pr Seck, les dépenses environnementales restent encore faibles.

Néanmoins, s’est-elle réjouie «des efforts de contribution des sociétés minières, en ce qui concerne le versement de garantie forfaitaire annuelle au titre du Fonds de réhabilitation des sites miniers à la Caisse des dépôts et consignations. Déjà, six protocoles d’entente sont signés pour la période transitoire».

Au-delà du rapport 2021, le Cn-Itie a publié les résultats des six premiers mois de l’année 2022. Et sur la base des données déclarées par les entités, après travaux de conciliation, le total des revenus générés par le secteur extractif s’élève à 110,8 milliards de francs Cfa, une bonne partie a été affectée au budget de l’Etat. Pour le secteur minier, les revenus générés sont estimés à 85 milliards de francs Cfa et le secteur des hydrocarbures, 7 milliards de francs Cfa.

Contribution à l’emploi
Sur les 28 sociétés ayant soumis un formulaire de déclaration, 26 ont communiqué le détail de leurs effectifs, elles employaient 10 249 personnes en 2021. La majorité des effectifs, soit 95,9%, sont des nationaux. La masse salariale globale déclarée est de 109,7 milliards de francs Cfa dont 102,65 milliards de francs pour les employés du secteur minier et 7,04 milliards pour les employés du secteur des hydrocarbures. Les femmes sont au nombre de 781 et représentent 7,62% de l’effectif global.
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