Le Sénégal accueillera, les 3 et 4 décembre prochain, la quatrième édition du Msgbc Oil and Gas Forum. Après deux éditions tenues au Sénégal et un intermède en Mauritanie pour la troisième édition, Energy capital and power (Ecp) revient au Sénégal aux côtés des autorités pour promouvoir le potentiel en hydrocarbures de tout le bassin Msgbc. Le premier baril produit sur le site pétrolier de Sangomar et l’attente des premiers mètres cubes de gaz sont autant de motivations pour James Chester, président d’Ecp qui organise ce forum, afin d’inciter davantage d’entreprises du secteur des hydrocarbures à miser sur le potentiel de notre sous-région. Dans cet entretien, il livre ses attentes pour le prochain forum et l’évolution des hydrocarbures dans notre pays.

 

Le Msgbc Oil & Gas Forum revient au Sénégal pour la troisième fois. Quelles sont les attentes à avoir pour cette édition de cette conférence majeure du secteur des hydrocarbures ?
C’est un événement qui a une légitimité dans cette région et vise à servir du mieux l’industrie énergétique. Nous mettons ensemble des gens et des décideurs du secteur pour faciliter l’investissement au Sénégal, en Mauritanie, en Gambie, en Guinée Conakry et en Guinée-Bissau. Pour cette édition, nous sommes vraiment excités et motivés d’être de retour au Sénégal, après l’édition de l’année dernière qui s’était tenue à Nouakchott en Mauritanie. Nous sommes vraiment enthousiastes, parce que nous voyons qu’il y a un grand intérêt au Sénégal et dans la sous-région sur tout ce qui touche aux hydrocarbures. C’est un moment très intéressant, et il y a une attention croissante gagnée par l’industrie énergétique avec beaucoup de développements notables.
Avec le début de la production du gisement Sangomar il y a quelques mois, c’est un moment très important pour positionner le Sénégal comme un lieu majeur du business en Afrique de l’Ouest et plus particulièrement pour le secteur énergétique.

Vous dites donc que le Sénégal est une destination majeure pour le business en Afrique de l’Ouest. De façon générale, le bassin Msgbc attire-t-il de plus en plus de joueurs du secteur énergétique ? De même, le Sénégal est-il vu comme attractif par de telles entreprises pour y consentir d’autres investissements majeurs ?
La région Msgbc, comme beaucoup d’autres régions du monde et en Afrique, attire l’attention et suscite des convoitises. Comme nous le savons, le secteur énergétique est une industrie globale qui obéit aux tendances majeures. C’est une industrie importante dans chaque pays du monde et nécessaire pour la viabilité de chaque économie. Il est évident que la région Msgbc est en train de se faire remarquer au plus haut point par les investisseurs. De même, le Sénégal est en train de se faire un nom et une place notamment avec la production de Sangomar qui a démarré, mais aussi des développements supplémentaires.

Je pense que le projet Yakaar-Teranga est en train de suivre un cycle rassurant qui mènera tout droit vers une décision finale d’investissement. Quand on ajoute à cela le projet Gta (Grand Tortue Ahmeyim) qui sera bientôt à une étape d’exploitation complète, il est évident que le potentiel est bien là. Les yeux sont rivés sur le Sénégal et la région Msgbc pour produire de l’énergie qui va d’une part alimenter le progrès des pays et d’autre part positionner des pays comme le Sénégal en tant que partenaire important dans le secteur des hydrocarbures.

Le Msgbc Oil & Gas Forum a fini de se positionner comme un événement de porte-drapeau du secteur énergétique en Afrique de l’Ouest. Quels sont les sujets sur lesquels porteront les échanges de cette année ?
événement qui a su être un réceptacle des préoccupations des acteurs de notre industrie. Les gens ont envie d’être au Sénégal et de mieux y connaître les opportunités dans le secteur énergétique. En termes de sujets importants pour cette édition, je pense que nous allons parler des projets qui sont en train d’avancer (Ndlr : site gazier de Gta, site pétrolier de Sangomar). Nous allons également nous projeter sur de nouveaux développements. Nous regardons de l’avant pour faire un état des lieux de tous les développements à venir. Nous sommes bien conscients des merveilleux projets qui sont en cours. Toutefois, il est temps de se projeter sur la prochaine vague d’exploration. Une question majeure que nous poserons, sera de savoir quelles seront les opportunités disponibles dans de nouveaux blocs pour l’exploration et la production. Nous essayerons également de renforcer pour cet événement, la présence d’investisseurs nouveaux venant de l’Europe, des Etats-Unis d’Amérique et de l’Asie. L’idée sera de leur parler pour cerner leurs besoins et leurs attentes afin d’avoir les meilleurs choix d’investissement.

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Je pense que nous allons passer beaucoup de temps également à aborder la place du contenu local, le rôle des entreprises du secteur énergétique et des modes de consommation d’énergie pour les populations du Sénégal. Cela signifie donc qu’il faut regarder l’impact des entreprises évoluant dans le secteur des hydrocarbures sur l’emploi. Il faudra également échanger avec les entreprises de service, comme Hallibur-ton, Schlumberger, entre autres, et trouver comment ces acteurs arrivent à créer de la valeur, à générer de la croissance et contribuent tous ensemble au succès de l’aventure énergétique qui démarre dans toute la sous-région.

Au niveau local, est-ce que les autorités sénégalaises sont prêtes pour l’événement et quelles sont leurs attentes ?
Oui, l’événement a le soutien des autorités au Sénégal, en Mauritanie et dans toute la région Msgbc. C’est quelque chose d’important pour le pays et je pense qu’il y a une forte compréhension de ce qu’apporte ce forum. C’est un cadre de dialogue qui est offert au Sénégal.
L’importance de ce forum pour tous ces pays est qu’il réunit les gouvernements, les opérateurs et les investisseurs, en facilitant les échanges. Il y a ainsi une compréhension de l’importance de ce forum. Nous ne pouvons qu’apprécier le soutien émanant des autorités et les remercier pour la confiance accordée au cadre d’échange que nous avons mis en place.

Quel intérêt pensez-vous que les entreprises locales ou les opérateurs établis au Sénégal ou en Mauritanie trouveront-ils dans ce forum pour y participer de façon significative ?
Il est important pour le Sénégal et la Mauritanie de continuer de développer de nouveaux champs, de promouvoir l’exploration, de soutenir la production et d’encourager de nouvelles entreprises du secteur énergétique à venir s’installer. Il faut pousser le plus de compagnies de service et de prestataires du monde des hydrocarbures à investir et à continuer de pénétrer dans le marché Msgbc. Il y a beaucoup de retombées qui sont ainsi générées. Cela donne aussi plus de place aux entreprises locales du Sénégal et celles du bassin Msgbc pour obtenir leur part d’une économie viable et être pleinement engagées dans la plupart des projets.

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Les nouveaux blocs qui seront à promouvoir auprès de partenaires dans la région sont essentiels pour maintenir le dynamisme de cette filière. Une observation de l’écosystème actuel montre que les partenaires engagés dans certains méga projets ont toute leur attention rivée sur Yakaar-Teranga, Grand Tortue Ahmeyim et Sangomar. Il est important de continuer de présenter au monde les potentialités de la région Msgbc pour que d’autres grands projets voient aussi le jour. Ceux qui ont participé aux précédents forums savent qu’il y a une dynamique d’aller toujours de l’avant, avec le soutien de tous les pays du bassin Msgbc. Pour revenir au cas du Sénégal à cette période importante où le premier baril a été produit et qu’on attend les premiers mètres cubes de gaz, il est évident que le nouveau gouvernement nourrit beaucoup d’attentes sur les opportunités que pourront créer le secteur des hydrocarbures. Nous avons donc le soutien infaillible du nouveau ministre de l’Energie et des mines pour l’organisation de cette activité qui continuera d’être une plateforme d’échanges pour appuyer le développement du secteur énergétique.

Propos recueillis par Serigne Saliou DIAGNE 
saliou.diagne@lequotidien.sn