Le Sénégal, à travers la gestion de la dernière crise Ebola en Afrique de l’Ouest, représente «un très bon exemple» du partenariat liant les pays africains au Commandement des Etats unis pour l’Afrique (Africom), a souligné jeudi, à Stuttgart (Alle­ma­gne), son commandant adjoint chargé des opérations militaires, le général de corps d’Armée James Vechery. Le partenariat «important et robuste» entre le Sénégal et Africom a facilité la gestion de la dernière épidémie Ebola dont le premier cas a été détecté dans une zone rurale de Guinée en décembre 2013, a-t-il déclaré dans un entretien avec des journalistes du Sénégal et de la Guinée-Bissau, en visite (11-14 décembre) au siège du Com­mandement des Etats unis pour l’Afrique à Stuttgart. Selon le général Vechery, les «relations fortes» entre Africom et le Sénégal ont permis d’aider les pays de la sous-région à faire face à Ebola, dont la fin a été décrétée en janvier 2016 en Afrique de l’Ouest, au prix de plus de 11 mille morts.
Il a rappelé qu’une «initiative spéciale» avait été mise en place à l’époque par Africom pour aider ses partenaires concernés à faire face à cette crise, en coordination avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Dans ce cadre, le Sénégal avait servi de base arrière pour la logistique, en appui aux pays touchés par Ebola. Il s’agit là d’un «très bon exemple» du type de partenariat liant Africom aux pays africains, a commenté son commandant adjoint, spécialiste des questions de logistique.
Aussi, le général James Veche­ry a-t-il souligné l’importance de la dimension du volet partenariat dans la conduite des missions dévolues à Africom dans le but «d’assurer la sécurité et la stabilité et de créer un environnement propice à la prospérité». Les partenariats noués avec les pays africains visent à les aider à développer leurs propres capacités pour la gestion des crises sécuritaires et humanitaires, a-t-il insisté. «Nos objectifs principaux en Afrique, c’est surtout d’aider nos partenaires africains à développer des capacités» propres dans ce domaine, en vue d’arriver à «un environnement sûr, sécurisé et stable» dans les pays concernés et en Afrique de manière générale, a indiqué le responsable militaire américain. «Les partenariats sont très importants pour nous» et sont liés avec 53 pays africains, sans compter les partenariats avec des pays européens dont l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume Uni, a ajouté le général Vechery. S’y ajoutent, selon lui, les partenariats noués avec certaines organisations internationales comme l’Organisation des Nations unies et l’Union africaine, de même qu’avec le département d’Etat américain et l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid). Le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique est un commandement unifié conçu en 2007 pour le département américain de la Défense. Il est devenu opérationnel en 2008 et a en charge de coordonner toutes les activités militaires et sécuritaires des Etats-Unis sur le continent africain.
L’ambition d’Africom est d’aider ses partenaires africains à développer à terme des capacités devant leur permettre de prévenir et de gérer les défis sécuritaires et humanitaires sur le continent. Il est né des flancs du Commandement des forces des Etats-Unis en Europe (Eeucom), d’où Africom opère en direction de l’Afrique ; ce qui «marche beaucoup mieux» compte tenu de la distance avec les Etats-Unis et du décalage. «Au début, on voulait rester tout près» d’Eucom, d’autant que «la majorité des autres commandements africains ont leur siège aux Etats-Unis», a expliqué le général Vechery à une question sur le choix qui justifierait de faire de Stuttgart le siège d’Africom. «On est à l’avant ici en Europe, car le décalage horaire n’est pas très important avec le continent africain», a-t-il conclu.
Aps