Détention «arbitraire» de Khalifa Sall, Abdoulaye Wade qui a «préféré des avantages personnels et partisans» en démis­sion­nant de son mandat de député, le «hors sujet» du Professeur Babacar Guèye sur le débat sur un troisième mandat de Macky Sall… Voilà, entre autres, des postillons de colère de Jean-Paul Dias et ses camarades du Bloc des Centristes-Gaïndé (Bcg).

La dernière actualité, c’est le débat soulevé par le Professeur Babacar Guèye sur un «possible» troisième mandat de Macky Sall. Le Secrétariat national du Bloc des Centristes-Gaïndé (Bcg) rejette cette éventualité. «Une fois de plus, une initiative hors sujet (un deuxième mandat n’a pas encore été obtenu) d’un soi-disant professeur de droit qui, parce qu’il s’ennuie dans les amphithéâtres, se lance dans une spéculation destinée à attirer sur lui l’attention du président de la République», souligne le communiqué du parti dirigé par Jean-Paul Dias. Pas seulement. Le Premier secrétaire de ce parti membre de la coalition Manko taxawu senegaal ajoute : «Evidemment, le poste de l’actuel ministre de la Justice a été laissé vacant à la Présidence.» M. Dias et Cie insinuent que Pr Guèye lorgnerait le poste de ministre-conseiller juridique du chef de l’Etat que son collègue universitaire, Ismaïla Madior Fall, occupait avant sa nomination au département de la Justice. «Aucune ambiguïté n’est possible puisque l’on parle de «mandats successifs» sans précision de durée. Que fait-on de l’esprit de la Constitution sur cette question ? C’est indigne d’un juriste de s’adonner à la lecture primaire et au premier degré d’un texte de loi», rectifie le Bcg. Mais M. Dias et ses hommes s’adressent de façon générale à tous ceux qui revendiquent le titre de professeur de droit, même dans les dossiers de Khalifa Sall. «A ce stade, l’affaire en cours ne relève pas du droit pénal stricto sensu mais plutôt du droit parlementaire qu’ils ignorent. Ce qui n’est pas la même chose. S’ils cessent de théoriser quand l’honneur, la vie, la liberté d’une haute personnalité publique est en jeu, cela leur évitera de débiter des inepties», lit-on dans le communiqué.

«Que l’Ums ne vienne plus réclamer l’indépendance
de la justice !»
A ce sujet, le Bcg estime que le député Khalifa Sall, sur la base de son immunité parlementaire, «devait être mis en liberté d’office par la justice parquetière». «Ce qui nous aurait épargné les arguties servies par d’autres formations judiciaires aux fins de maintenir le parlementaire en prison malgré la jurisprudence constante mise en pratique en Europe et au Sénégal», rappelle-t-il. Et en ce sens, les Centristes mettent en garde les magistrats : «Que l’Union des magistrats du Sénégal ne vienne plus réclamer l’indépendance de la justice que ses membres se gardent d’assumer quand ils refusent simplement d’être justes !»

«Wade a préféré des avantages personnels et partisans»
M. Dias n’a pas pardonné à celui qui était la tête de liste de la Coalition gagnante/Wattu senegaal de ne pas siéger à l’installation de la 13ème Législature. Il assimile cette démission de Abdoulaye Wade à une «combine». «Avocat et juriste émérite, le leader du Pds savait pertinemment qu’il aurait eu là, l’opportunité d’exiger la présence de son collègue (Khalifa Sall). Au lieu de quoi, en politicien qu’il est, il a préféré se draper derrière une prétendue démission pourtant irrecevable car ne pouvant pas être déposée entre les mains du Secrétaire général de l’Institution parlementaire, pour préférer des avantages personnels et partisans (restitution de Titres fonciers, visite domiciliaire, élection à l’Assemblée nationale d’un vice- président sur la liste Benno, etc.)», accuse-t-il. Et, en conséquence, souligne le leader du Bcg, «ce n’était pas la peine d’aller présenter des condoléances à la famille du maire de Dakar».
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