L’écrivain sénégalais, Mohamed Mbougar Sarr, a obtenu hier la médaille de bronze au concours de nouvelles des 8èmes Jeux de la Francophonie, à Abidjan. Une médaille obtenue avec son ouvrage intitulé «Ndeund».

Par Alioune DIOP
(Correspondance
particulière)

Le Sénégal obtient sa première médaille dans le domaine littéraire aux 8èmes Jeux de la Francophonie Abidjan 2017. Il s’agit de la médaille de bron­ze obtenue, mardi après-midi, par Mohamed Mbougar Sarr à la finale du concours de nouvelles. La médaille d’or a été décrochée par le Niger avec l’œuvre L’homme qui donnait des baisers au vent de René Razzack. Ce qui fait dire au professeur Mas­samba Guèye, con­seiller du président de la Répu­blique du Séné­gal, que ce sont les petits-fils de Amani Diory et de Léopold Sédar Senghor, deux des précurseurs de la Franco­phonie, qui gagnent ces médail­les.
Le Canada a obtenu la médaille d’argent à travers Gabriel Robichaud avec son ouvrage Char. Son compatriote, Gabriel Marcoux Chabot, a quant à lui, obtenu la mention spéciale du jury. Un jury présidé par Amadou Lamine Sall des éditions Feux de brousse. M. Sall a déclaré qu’à travers ces œuvres, qui sont d’une grande richesse littéraire, on peut dire sans risque de tromper que la langue française n’est pas dans une tombe. «Les candidats nous ont rapporté beaucoup de soleil et de bonheur avec leurs textes», a-t-il dit.
Les nouvelles des 24 candidats seront publiées sous la forme d’anthologie par l’Organisation internationale de Francophonie (Oif), selon Madame Youma Fall, directrice de la Langue française, de la culture et de la diversité culturelle à l’Oif. Cette dernière, en donnant ses impressions sur le concours, dira que «si Mohamed Mbougar Sarr, qui a gagné le prix Ahmadou Kourouma à Genève, après avoir été finaliste lors du concours littéraire des  cinq continents, est arrivé 3ème, c’est parce qu’il y avait des œuvres assez pertinentes et de haute qualité dans ce concours». Cette médaille de bronze représente la première médaille du Sénégal concernant la création artistique dans l’histoire des Jeux de la Francophonie. Seule Nafissatou Dia Diouf avait obtenu dans le passé une mention spéciale à Niamey au Niger.
Pour le médaillé de bronze, «même si c’était une énième médaille pour le Sénégal, ce serait toujours la même joie qu‘il allait ressentir». Son livre Ndeund, qu’il a rédigé après la mort de Doudou Ndiaye Rose, «n’est pas forcément un hommage à ce dernier», a précisé  Mbougar Sarr. La nouvelle parle d’un tambour major qui, après des années de pause, sentant aussi son âge assez avancé, décida de créer une œuvre ultime.
La cérémonie de remise des médailles a été précédée d’une lecture publique de tous les candidats qui ont lu une partie de leurs œuvres, avant de répondre aux questions du public et du jury. C’est un soulagement pour la délégation sénégalaise qui a vécu les éliminations successives de ses représentants : Mous­tapha Diop pour   la création numérique. Il a proposé une vidéo d’animation avec comme thème les Jeux de la Franco­phonie et l’émergence. Malick Faye pour le développement durable avec son projet d’appui pour le développement durable et la sécurité alimentaire et aussi sur la modernisation de l’élevage par la production de biogaz.
Le troisième, qui a été éliminé, c’est Moctar Ndiaye  Dicko pour la jonglerie avec ballon. C’est hier soir que sont entrés en scène pour leurs premières prestations dans les éliminatoires, le groupe Crazy Element pour la  danse hip-hop et Mouna, qui représente le Sénégal dans la chanson.