Le nouveau gouvernement, dans son engagement à lutter contre la corruption, promet de protéger les lanceurs d’alerte. Et Jimmy Kandé, directeur de la Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique francophone (Pplaaf), se réjouit de cette initiative du Président Bassirou Diomaye Faye et exprime sa volonté d’accompagner le Sénégal dans ce processus de l’instauration d’une telle loi qui marquerait une première pour les pays francophones en Afrique de l’Ouest.

Le directeur de la Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique francophone (Pplaaf), Jimmy Kandé, se dit convaincu que le gouvernement du Sénégal, engagé dans la lutte contre la corruption, ne pouvait que faire cette annonce, et il se réjouit de l’initiative. «C’est une bonne nouvelle pour les lanceurs d’alerte au Sénégal et les potentiels lanceurs d’alerte qui pourraient y avoir demain», déclare le directeur de Pplaaf.

Joint par téléphone par Le Quotidien, Jimmy Kandé est optimiste quant à l’adoption de cette nouvelle loi promise par le Président Bassirou Diomaye Faye, lors de son tout premier discours à la Nation, le 3 avril dernier. «Nous pensons maintenant que les actes vont suivre la parole. Déjà, en commençant par une loi qui protège les lanceurs d’alerte de façon à ce qu’il puisse y avoir un cadre juridique au Sénégal pour protéger les lanceurs d’alerte. Et ce serait un bon signal pour le Sénégal qui est déjà réputé être un pays démocratique bien qu’on ne fasse pas référence à tout ce qui s’est passé avant l’élection», a-t-il expliqué, soulignant que l’instauration d’une telle loi marquerait une première pour les pays francophones en Afrique de l’Ouest. Et le Sénégal pourrait ainsi servir d’exemple. «Nous restons très ouverts à l’idée de pouvoir accompagner le gouvernement du Sénégal dans cette procédure-là», a dit Jimmy Kandé. Dans ses propos, il a également mis en lumière la nécessité de clarifier la définition du terme «lanceur d’alerte» auprès des Sénégalais, soulignant qu’il ne s’agit pas nécessairement de celui qui s’exprime de manière virulente sur les réseaux sociaux, ni d’un politicien dénonçant des malversations. «Un lanceur d’alerte, ce n’est pas un politicien qui va dénoncer des malversations ni celui qui crie sur les réseaux sociaux. Un lanceur d’alerte est toute personne travaillant dans une organisation et témoignant d’activités illégales qu’elle décide de dénoncer pour mettre fin à ces actions, et cela, pour des motifs raisonnables», a-t-il précisé. Pour Jimmy Kandé, cette clarification est essentielle afin d’éviter toute confusion au sein de la population. «Il faut une loi qui va dire qui est lanceur d’alerte, comment le faire, à quelle institution s’adresser», a-t-il fait savoir. Ainsi, tout en encourageant le lancement d’alerte, Jimmy Kandé insiste sur la nécessité d’une loi protégeant les lanceurs d’alerte pour éviter toute ambiguïté et confusion. «Autant il faut encourager le lancement d’alerte, autant il faut aussi une loi qui protège le lanceur d’alerte de façon à ce qu’il n’y ait pas d’ambiguïté qui puisse créer de la confusion au niveau de la population », a-t-il conclu.