La voix de Assane Diop aura bercé les auditeurs pendant 35 ans sur les ondes de Radio France Internationale (Rfi). Cette belle voix a livré son dernier «Afrique Midi», ce samedi 8 octobre. Un moment de forte émotion que le journaliste a vécu aux côtés de Laurent Chaffard, rédacteur en chef du service Afrique de Rfi, Chris­tophe Boisbouvier, directeur de l’antenne Afrique de Rfi. «Quand il est arrivé à Radio France Internationale, le mur de Berlin était encore debout et Nelson Mandela était encore en prison. Aujourd’hui, Assane Diop part à la retraite. Une retraite bien méritée, après plus de 35 ans de reportages, d’interviews et de présentation. A 12h 30 en temps universel, ce samedi 8 octobre sur Rfi, a eu lieu le dernier passage à l’antenne de notre con­frère pour le journal d’Afrique midi. Nous souhaitons à Assane plein de bonheur dans sa nouvelle vie», écrit la radio à propos de ce moment. Assane Diop, tout aussi ému, garde des souvenirs forts de son passage sur les ondes. «Je retiendrai de l’actualité au cours de ces trois décennies, les promesses de démocratisation en Afrique à coups de conférences nationales après la chute du mur de Berlin. Promesses souvent restées vaines un peu partout. Trente ans après, certains pays sont toujours confrontés aux conflits politico-militaires, auxquels sont venus s’ajouter le djihadisme et le retour des coups d’Etat militaires, comme au bon vieux temps de la Guerre froide», confie-t-il. «Le temps de la retraite a sonné, après plus de 35 ans passés à Radio France Internationale, des années de reportage, de présentation de journaux, notamment Afrique midi, et du magazine Afrique presse sur Rfi et Tv5 Monde. Rfi m’aura ainsi permis de parcourir, en toute liberté, l’Afrique. Alors, au milieu des années 1990, j’ai vécu à Rfi la fin de l’apartheid, précédée de la libération de Nelson Mandela en Afrique du Sud, et du côté sombre de l’actualité, cette tragédie sans nom du génocide des Tutsis au Rwanda. De nos jours, il y a cette dangereuse montée du populisme, des populismes politiques, sur fond de crises sociales, de désinformation et de travestissement surtout de l’Histoire sur les réseaux.» S’exprimant sur son avenir, Assane Diop indique qu’il va désormais se consacrer à sa famille, aux voyages, à la lecture, l’écriture, l’opéra… et aussi au partage de son expérience avec de futurs journalistes africains.
Avec Rfi