La commune de Tamba­counda a abrité, ces derniers jours, la Journée de mobilisation paysanne. Regroupant des centaines de paysans, cette journée a été un moment de partage d’expériences et de stratégies pour mieux orienter les actions futures. Cela, en mettant en exergue les défis auxquels le secteur agricole est confronté.

«Cette Journée de mobilisation paysanne revêt une importance particulière. Elle nous offre l’opportunité de partager les connaissances et expériences qui sont essentielles pour orienter nos actions futures. Plusieurs centaines de participants y ont pris part. Une occasion d’évoquer les multiples défis auxquels ils font face. La gouvernance foncière, la mise en œuvre de la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (Loasp), la relève agricole et le financement des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques, entre autres défis, sont mis en exergue», a expliqué Pape Banda Dièye, maire de Tamba. Et pour l’édile de la capitale de la région orientale, par ailleurs grand producteur de maïs, la prise en charge de ces défis nécessite une étroite collaboration et une coordination efficace entre tous les acteurs du secteur agricole au sens large. D’où, relève-t-il, toute la pertinence de cette journée qui sera un moment de réflexion, d’échanges fructueux et de renforcement des liens entre les différentes parties prenantes. A son avis, il urge de travailler ensemble pour identifier les meilleures pratiques, proposer des solutions innovantes et influencer les politiques publiques en faveur d’une agriculture dynamique, inclusive, durable et prospère. Au grand intérêt du secteur et de ses acteurs.

Les progrès réalisés dans le secteur agricole ces dernières années ont été aussi mis en exergue par les acteurs.

«Les avancées sont certes encourageantes, mais nous devons redoubler d’efforts pour garantir une croissance continue et une contribution significative à l’économie nationale», a considéré le producteur de maïs.

Abordant les exploitations familiales, Banda Dièye dit qu’elles constituent l’essentiel du tissu agricole. Toutefois, elles font face à de nombreux défis. Entre autres, souligne-t-il, la reconnaissance formelle du statut et des métiers agricoles, l’accès sécurisé des jeunes au foncier, aux financements adaptés à leurs activités, leur protection sociale et leur insertion dans les filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques.

Face à cette situation, le Conseil national de concertation et de coordination des ruraux (Cncr) a fait des propositions pertinentes. Parmi lesquelles la promulgation et la mise en application d’un décret qui formalise le statut juridique des exploitations agricoles familiales en application du Chapitre 5 de la Loasp, afin de faciliter leur accès au crédit et aux opportunités de financement, ainsi que de favoriser l’autonomisation des femmes et l’emploi des jeunes.
Le Cncr propose aussi l’organisation de la première session du Conseil supérieur d’orientation agro-sylvo-pastoral en 2024.

L’amélioration de façon quantitative et qualitative des financements destinés aux exploitations familiales en mobilisant davantage de ressources publiques, est aussi une recommandation de l’instance faîtière. Sans occulter l’allégement des coûts du crédit par une bonification du taux d’intérêt de 7, 5% à 5%, et une baisse des frais connexes, entre autres propositions formulées.
Par Abdoulaye FALL
Correspondant – afall@lequotidien.sn