Les agents de l’Aps ont organisé hier un sit-in dans les locaux de la Maison de la presse pour faire partager leur combat. Cette fois-ci, ils ont compté sur le soutien du Synpics qui dénonce l’injustice que subissent les travailleurs de l’agence publique d’information.
L’Agence de presse sénégalaise tient sur un fil. Pas ce fil où s’accumulent les articles qui se raréfient après plus de 10 jours de grève sans issue. Lors de leur sit-in hier, les travailleurs de l’Aps ont reçu le soutien du Synpics national. Arborant des foulards rouges en signe de solidarité, les professionnels des médias de toutes les rédactions ont affiché leur inquiétude sur la situation que traverse l’agence d’information publique qui a du mal à porter ses 60 ans d’existence. Bamba Kassé, secrétaire général de la section Synpics de l’Aps, est très reconnaissant : «Aujourd’hui (hier), il s’agit d’une journée de solidarité et d’action de la part de toute la presse à l’endroit de l’Agence de la presse sénégalaise. Tous ceux qui s’activent dans le domaine des médias sont venus nous soutenir.» Cette journée de solidarité fut un moment de rappel des revendications qui s’accumulent sur la table des autorités qui ne se pressent pas pour régler la crise. «Nous demandons des mesures d’urgence d’ordre budgétaire pour permettre à l’Aps de terminer l’exercice en cours et que le processus de restructuration connaisse un terme avant la fin de l’année», insiste M. Kassé.
En écho, le Synpics appuie la légitimité de ces revendications et regrette la situation moribonde de l’Aps. Et les conditions de travail des journalistes sont pitoyables. Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, secrétaire général du Synpics, s’incline devant la mobilisation des journalistes et professionnels qui ont favorablement répondu à l’appel du syndicat. Il dit : «Quand on voit cette mobilisation, cela donne du baume au cœur. Vraiment, mention spéciale aux anciens de l’Aps. Aujourd’hui, vous montrez que vous épousez le combat de l’Aps qui est un patrimoine du Peuple sénégalais.» «Moi, ça me fait mal que le secteur des médias soit le seul qui bénéficie d’un aide de 700 ou 800 millions et qu’on ne le voit pas. Nous n’avons pas de couverture médicale ni sociale… Les gens ne nous respectent pas. Nous n’allons pas laisser les gens tuer l’Aps. Le téléphone est coupé, nous n’avons plus de ligne téléphonique depuis un an, nous n’avons pas d’internet, 40 personnes ont été déflatées parce qu’elles avaient des contrats précaires. 60 ans d’âge, mais aussi de galère. Mais depuis 15 ans, ça va de mal en pis», déplore Bamba Kassé. En tout cas, le mot d’ordre de grève de 48h renouvelables a expiré hier. Que se passera-t-il ? «Nous avons un plan d’action de 5 étapes et à l’issue de la sortie de l’assemblée que nous organiserons demain (aujourd’hui), nous attaquerons le 3ème plan s’il n’y a pas de satisfactions», avertit Bamba Kassé qui montre que les agents de l’Aps sont prêts à poursuivre le combat.
Stagiaire