Au Sénégal, il existe plus de 400 mille micros, petites et moyennes entreprises. Le problème de l’emploi serait réglé si ces 400 mille Mpme venaient à créer un, deux, trois ou dix emploi. C’est la conviction du représentant-résident de l’Orga­nisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), Christophe Yvetot.
«Les petites et moyennes entreprises qui composent la grande majorité des entreprises sénégalaises, environ 99,8% des unités recensées en 2016, constituent un levier de lutte contre la pauvreté, un facteur de croissance économique avéré et un tremplin vers l’émergence économique», a rappelé à son tour Ousmane Goudiaby, directeur de Cabinet du ministère du Com­merce. Tous les deux s’expri­maient hier, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des micros, petites et moyennes entreprises qui a été instituée par les Nations unies en 2017, afin de mieux faciliter l’accès des Pme au microfinancement et au crédit. En effet, c’est une journée pour montrer la place des Mpme dans l’économie des pays, notamment l’atteinte des Odd à l’horizon 2030. Les résultats du recensement général des entreprises de l’Ansd qui date de 2016 montrent que les Pme participent à hauteur de 36,0% au Produit intérieur brut (Bip). Quant à leur contribution aux exportations, elle est passée de 11,2% en 2014 à 13,5% en 2016. Et d’après les mêmes chiffres, sur les 844 mille 268 emplois recensés lors du Rge, 80,5% sont créés par les Pme. C’est pourquoi, selon le représentant de l’Onudi, les Mpme constituent un élément essentiel dans la transformation industrielle du pays.
D’ailleurs, il a déclaré que «le Sénégal a tout pour réussir. Le Sénégal a des produits extraordinaires, des entrepreneurs. Il faut simplement maintenant mettre en place des systèmes pour les accompagner, pour les financer, pour les aider à se regrouper, car l’union fait la force. Quand plein de petits entrepreneurs se mettent ensemble, ils peuvent mieux négocier avec leurs fournisseurs. Ils peuvent aussi avoir accès à de nouveaux marchés parce qu’ils produisent en plus grande quantité. Donc petit à petit, entrer dans le commerce international». Les décideurs veulent ainsi d’ici à 2023 faire en sorte que les Pme soient les moteurs de la croissance du Sénégal. Ainsi, de l’avis du directeur général de l’Agence de développement et d’encadrement des Pme (Adepme), l’enjeu est de renforcer la confiance entre les acteurs au sein d’un réseau Sénégal Pme. Il regroupera, entre autres, le Bureau de mise à niveau, la direction des Petites et moyennes entreprises, la Délé­gation à l’entrepreneuriat rapide (Der) afin d’obtenir des résultats plus efficaces et faire des Pme de futurs champions. L’enquête de l’Ansd a permis d’avoir une idée sur la taille des entreprises, leurs difficultés, mais pour Idrissa Diabira, l’enjeu aujourd’hui, «c’est d’aller plus loin dans le cadre de cette 2ème phase du Plan Sénégal émergent (Pse) qui vise à dire comment est-ce que le secteur privé prend le relais de la croissance. Depuis 5 ans, l’Etat du Sénégal a une croissance supérieure à 5%. C’est inédit dans l’histoire du Sénégal. Et chacun s’accorde à dire que pour maintenir cette croissance, la prolonger et l’amplifier, il faut que le secteur privé puisse prendre le relais. Ce secteur privé, ce n’est rien d’autre que les Pme pour créer de la richesse, de l’emploi». Par ailleurs, il a déclaré que de 2012 à 2018, l’Adpme a encadré plus de 16 mille Pme, plus de 20 milliards ont été mobilisés en termes de ressources auprès des partenaires financiers, mais aussi plus de 200 mille entrepreneurs sur l’ensemble du pays ont été sensibilisés à l’esprit entrepreneurial. Le thème de cette année est la «Contribution des Pme au développement économique».
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