Journée internationale de l’écrivain africain : L’émigration au cœur des débats

«Littérature et émigration», c’est le thème de la 31ème édition de la Journée internationale de l’écrivain africain que le Sénégal organise du 7 au 11 novembre. Les organisateurs de l’événement indiquent que l’objectif que les écrivains se fixent en abordant ce thème, c’est de chercher à conscientiser les jeunes. Par Amadou MBODJI –
La 31ème édition de la Journée internationale de l’écrivain africain se déroulera au Sénégal à partir du mardi 7 novembre, et ce jusqu’au 11 du même mois. En plein dans les derniers réglages, les membres du comité d’organisation, avec à leur tête Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains du Sénégal (Aes), ont décliné les aspects programmatiques de cette activité en renseignant que le thème de cette édition est : «Littérature et émigration.» Depuis quelques mois, le Sénégal a renoué avec les vagues de départs de pirogues vers l’Europe. Et ce thème fera l’objet d’un colloque le vendredi 10 novembre, sous la présidence de Racine Senghor et du modérateur, le Colonel Moumar Guéye. L’écrivaine Ken Bugul, qui a beaucoup écrit sur l’émigration, est choisie comme marraine de la 31ème édition de la Journée internationale de l’écrivain africain. «Il n’y a pas de littérature nette. Chaque œuvre littéraire est une œuvre d’engagement. Les écrivains ont toujours participé au combat. Si Mandela a été libéré plus tôt que prévu, c’est un combat des écrivains. Au symposium de Brazzaville, il n’y a jamais eu un aussi grand rassemblement du monde noir dans un pays à part le festival. Et c’est à partir de là que les choses ont vraiment bougé», a défendu Alioune Badara Bèye. «L’écrivain n’a pas de plume neutre. Mais ce qui se passe actuellement, c’est une frange de la société, et c’est la jeunesse. Et c’est la jeunesse qui est très difficile à contrôler. Parce que celui qui veux partir, s’habille correctement et vous dit «je vais aller à la mosquée» alors qu’il a mûri son plan. Le rythme est infernal. Les gens partent. Maintenant, il y a un combat à mener», tient à préciser M. Bèye. «Nous, on ne nous a jamais donné d’ordre. On écrit librement, on écrit ce que nous ressentons. Les thèmes, c’est nous qui les choisissons, les invités, c’est nous qui les choisissons. Une seule fois, on s’est opposé, c’est le cas de Salman Rushdie. Nous, on a interdit qu’il vienne au Sénégal. Il n’est pas venu et on a tenu le congrès. On a cette liberté d’écrire. Si vous voyez les romans de Rahmatou, de Ken Bugul, du Colonel, de Saloum Diakhaté, il y a des parties très importantes sur l’émigration. Ils ont tous écrit sur l’émigration», renchérit le président de l’Association des écrivains du Sénégal, qui a demandé à ses collaborateurs de travailler sur une série sur l’émigration qui sera diffusée pour détourner les jeunes de ce phénomène. Pour cette 31e édition de la Journée de l’écrivain africain, le Togo est désigné invité d’honneur, et jeudi prochain sera une occasion de présenter la littérature togolaise par les écrivains togolais, sous la présidence de l’ancien diplomate, Saloum Diakité, et avec comme modératrice Dr Mariama Ndoye.
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