La Confédération africaine des organisations de la pêche artisanale (Caopa) dont le siège se trouve à Mbour, a profité lundi, de la célébration de la Journée mondiale tenue dans les communes de Joal-Fadiouth et de Mbour, pour adresser les impacts du Covid-19 sur le secteur. Dans un communiqué, la Caopa souligne que les mesures prises pour lutter contre la pandémie ont été très difficiles pour la pêche artisanale africaine. Ainsi, des  pêcheurs aux femmes transformatrices et aux mareyeurs et commerçants  du poisson, toutes les personnes actives dans la chaîne de valeurs de la pêche artisanale sont touchées par la crise actuelle. Les restrictions imposées dans la plupart des pays africains rendent l’accès au poisson difficile pour les plus démunis. En raison du manque d’installations et d’équipements, le maintien de l’hygiène pour lutter contre la maladie est également compliqué à bord des pirogues, dans les sites de débarquement du poisson, les sites de transformation et sur les marchés.
C’est pourquoi, estime la Caopa, les acteurs devraient en tirer les leçons à long terme pour améliorer les conditions sanitaires, de travail et de vie des hommes et des femmes du secteur de la pêche artisanale africaine, notamment à travers les innovations. L’amélioration des techniques de transformation du poisson, comme le four Ftt, par exemple, permet aux femmes transformatrices de poisson de travailler sans que la fumée ne nuise à leur santé. Avec cette technologie, le produit final est de meilleure qualité, se conserve plus longtemps et se vend à un meilleur prix. Cette nouvelle technologie diminue l’utilisation du bois comme combustible. Le développement de l’utilisation de l’énergie solaire peut également, contribuer à fournir l’électricité dont les communautés de pêcheurs ont tant besoin, y compris à bord des pirogues et dans les sites de transformation. L’utilisation croissante de diverses applications téléphoniques permet aux pêcheurs, aux femmes transformatrices et aux mareyeurs et commerçants de poisson de mieux se connecter avec leurs clients, mais aussi de recevoir des informations-clés sur la météo, d’être localisés en mer pour une meilleure sécurité, de fournir des informations sur leurs prises à des fins de cogestion, entre autres.
Ces acteurs de la pêche n’ont pas manqué de rappeler l’importance de la pêche artisanale dans le secteur. En effet, soulignent-ils, la majorité des 12,3 millions d’Africains, hommes et femmes, qui dépendent de la pêche pour leur subsistance, sont issus du secteur de la pêche artisanale. Ils fournissent des revenus à des millions de familles en Afrique. Le poisson représentant jusqu’à 50 % de l’apport en protéines en Afrique subsaharienne, en mettant du poisson à bas prix à la disposition de plus de 200 millions de personnes en Afrique, le secteur de la pêche artisanale contribue grandement à la sécurité alimentaire du continent.