Journée mondiale des migrants : Adha tire la sonnette d’alarme

La Journée mondiale des migrants a été célébrée hier. Une occasion saisie par l’Ong Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) pour s’apitoyer sur les dures conditions que connaissent les migrants en partance pour l’eldorado occidental. Si le nombre de personnes quittant les côtes du Sénégal pour se rendre en Espagne a diminué par rapport à 2024, il n’en demeure pas moins que la migration irrégulière reste une préoccupation pour Adha.
Par Amadou MBODJI – La migration irrégulière reste une forte préoccupation pour l’Ong Action pour les droits humains et l’amitié (Adha). Et ce malgré la réduction du nombre de départs de migrants en 2025 en provenance du Sénégal en partance pour l’Espagne. «Entre le 1er janvier et le 15 décembre 2025, 32 212 migrants sont arrivés dans l’archipel espagnol (îles Canaries) à bord de 1209 pirogues de fortune. Bien que ce chiffre soit inférieur aux 57 833 arrivées enregistrées en 2024, il demeure extrêmement préoccupant. Ces statistiques ne reflètent qu’une partie de la réalité migratoire, celle qui atteint les frontières européennes, alors que des milliers d’autres migrants restent invisibles sur les routes africaines», mentionne l’Ong Adha à travers un communiqué publié hier dans le cadre de la Journée mondiale des migrants.
Adha «alerte particulièrement sur le fait que de nombreux migrants sont victimes de trafic et de traite». «Sous de fausses promesses d’emploi, de formation ou de réussite professionnelle, des personnes vulnérables sont recrutées, transportées et ensuite exploitées», ajoute le document. «Des cas récents et tragiques en témoignent : le décès d’un jeune footballeur sénégalais Cheikh Touré, retrouvé sans vie à Kumasi au Ghana, parti avec l’espoir d’une carrière sportive et victime de réseaux exploitant les rêves de la jeunesse africaine ; des jeunes femmes originaires d’Afrique, victimes de réseaux de traite, ont été vendues et exploitées dans plusieurs pays de la sous-région, après avoir été trompées sur les conditions de leur déplacement. Parmi ces victimes, quinze jeunes filles ont été identifiées comme ayant été vendues par un réseau international, démantelé en novembre 2025 à Ziguinchor par la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants», fait remarquer le communiqué.
La Journée mondiale des migrants célébrée hier devrait être un moment de vérité et de responsabilité. «A l’occasion de la Journée mondiale des migrants, Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) rappelle que la situation des migrants demeure alarmante et qu’aucune avancée significative n’a été enregistrée en matière de protection de leurs droits», note Adha, qui réaffirme son engagement en faveur des droits humains et de la protection des migrants. C’est une réalité souvent méconnue : la migration africaine est principalement interafricaine, avec des millions de personnes qui se déplacent à l’intérieur du continent pour des raisons économiques, sociales ou politiques, selon l’Ong. «Malheureusement, ces migrations se font souvent dans des conditions précaires, sans protection juridique adéquate, ce qui expose les migrants à des risques de violences, d’exploitation et de violation de leurs droits fondamentaux.» Dans sa livraison d’hier, Le Quotidien faisait état de pirogues sénégalais en déperdition en mer. Les autorités maritimes mauritaniennes ont déployé l’intégralité de leur flotte pour tenter de secourir des pirogues en détresse, éparpillées le long de l’immensité du corridor maritime.
ambodji@lequotidien.sn



