A l’instar des autres villes du Sénégal, Touba a célébré la Journée mondiale du rein dans le cadre de la Journée nationale du rein. Dans cette ville, plus de 130 insuffisants rénaux sont sur la liste d’attente.
«A Touba, nous avons 28 malades dialysés chroniques parce que la ville ne détient que 8 machines de dialyse et 132 insuffisants rénaux sont sur la liste d’attente. L’objectif, c’est de tout faire pour multiplier le nombre de machines (de dialyse) dans les différentes localités mais plus particulièrement dans la cité de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul pour assurer une meilleure prise en charge de ces pathologies chroniques. D’autant plus que nous sommes plus de 2 millions d’habitants.» Ce constat a été fait par Dr Daha Bâ, néphrologue à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba, qui faisait face à la presse. Laquelle rencontre s’inscrit dans le cadre des activités de leur semaine d’action pour lutter contre l’insuffisance rénale. Selon lui, tous les insuffisants rénaux doivent bénéficier d’un traitement surtout que la dialyse est gratuite. Alors que, dit-il, l’accessibilité aux soins pose problème. «Le problème majeur est que même dans le monde, entre 3 millions et 7 millions de personnes qui souffrent d’insuffisance rénale meurent très vite parce qu’elles n’ont pas de places ou les dialysés ne sont pas sur place. Donc, c’est aussi un problème d’accessibilité à la dialyse. Ici à Touba, plus de 400 personnes s’inscrivaient sur la liste parce qu’après Dakar, Touba est le deuxième centre de dialyse au Sénégal. Mais, depuis l’ouverture des centres de Thiès, Diourbel et Louga, le nombre sur la liste d’attente a considérablement diminué. Aujourd’hui, il tourne autour de 132 malades», explique le médecin. Dr Bâ a tenu aussi à préciser que pour éradiquer l’insuffisance rénale dans ce pays, il faut mener des séances de sensibilisation dans les coins et recoins les plus reculés. Une sensibilisation, selon lui, permettra aux insuffisants rénaux de mieux comprendre la maladie. «L’idéal est de construire de nombreux centres de dialyse surtout que le nombre des insuffisants rénaux ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, même si on installait de nombreuses machines après avoir construit ces centres de dialyse, elles auront des locataires avant même la fin de la journée», a-t-il indiqué. De l’avis de M. Bâ, le thème de cette Journée mondiale du rein traduit le combat mené à Touba pendant pratiquement quatre ans. C’est «la santé rénale accessible pour tous et partout». D’où l’importance d’aider les patients à connaître les modalités d’accès au traitement. «Il ne faut pas attendre d’être en phase terminale pour s’inscrire. Il faut s’inscrire dès que la personne commence à sentir des complications rénales», a-t-il suggéré. Toutefois, il a rappelé que les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ont montré que plus de 850 millions de personnes souffrent d’insuffisance rénale. Les 2,4 millions de ce chiffre, souligne-t-il, décèdent prématurément par an faute d’accès à la dialyse ou à la transplantation rénale. «L’insuffisance rénale chronique constitue malheureusement la sixième cause de mortalité croissante dans le monde», a-t-il regretté.
Correspondante