Le Sénégal a remporté, samedi, deux prix à l’issue de la compétition des films à la 33ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) dont le Tanit de bronze attribué au court métrage fiction Astel de Ramata Toulaye Sy, a constaté l’Aps. Le film Astel, réalisé en 2021, raconte la vie d’une jeune fille peule attachée à son père et qui sera obligée de le quitter pour rejoindre sa place chez les femmes, explique le synopsis. La réalisatrice décrit ce passage de l’enfance à l’adulte pour une société peule par endroits, «très hiérarchisée et conservatrice, où chaque membre a sa place et son rôle à jouer».
Avec une parole quasi absente, le film Astel tourné au Fouta, au Nord du Sénégal, fait s’exprimer les corps, les regards et le mouvement. Selon la distributrice du film, Claire Diao, qui a reçu le prix en l’absence de la réalisatrice, le film, sélectionné dans une cinquantaine de festivals, a déjà remporté une dizaine de prix dont ce Tanit de bronze à Carthage. Le film Xalé, les blessures de l’enfance de Moussa Sène Absa a aussi remporté le Prix de la meilleure interprétation féminine, revenu à l’actrice Nguissaly Barry dans le rôle de Awa. «C’est un bon prix. Un prix d’interprétation pour une actrice principale d’un film, cela veut dire que le film est bon. Il n’y a pas un prix d’interprétation pour un mauvais film, cela n’existe pas», a réagi le réalisateur sénégalais, qui se réjouit de l’accueil fait à son film à Tunis. Xalé de Moussa Sène Absa magnifie la résilience féminine qui triomphe des traumatismes sociaux.
Il raconte la vie de Awa, violée par son oncle Atoumane, à l’âge de douze ans, brisant le rêve d’une future intellectuelle qui, finalement, se limite à gérer un salon de coiffure et à élever sa fille, fruit de ce «crime».
Le film brosse aussi la vie d’autres personnages, des «femmes fortes» qui, malgré les traumatismes, arrivent à s’en sortir, à l’image de Fatou, une femme battue dont le personnage est interprété par l’actrice Rokhaya Niang.
Le Tanit d’or, «la récompense suprême» des Jcc 2022, est remporté par le film tanzanien, Les Révoltés, du réalisateur Amil Shivji. Le film raconte une histoire mélangeant «amour et politique» dans les dernières années de la colonisation en Tanzanie.