Le film Feathers de l’Egyp­tien Omar El Zohairy a remporté, samedi, le Tanit d’or de la 32e session des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), a constaté l’Aps. En l’absence du réalisateur, le trophée a été remis par la ministre tunisienne des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, au critique de cinéma égyptien, Ahmed Shawkry, lors de la cérémonie de clôture des Jcc, organisée à la salle de l’opéra de la cité de la culture. Le film, déjà plébiscité à la semaine de la critique à Cannes en juillet dernier, raconte comment une mère soumise va assumer le rôle de cheffe de famille après que son mari ait été transformé en poule par un magicien. Elle devient, au fil du temps, une femme forte et indépendante en luttant pour sa survie et celle de ses enfants. Le jury a salué cette œuvre qui a également reçu le Prix du meilleur scénario et celui de la meilleure interprétation féminine.
Dans le palmarès toujours, le film du Lesotho, L’indomptable feu du printemps, de Lemo­hang Jeremiah Moses, a reçu le Tanit d’argent, tandis qu’Insur­rection de Jilani Saadi de la Tunisie, a obtenu le Tanit de bronze. «Je suis très content que le film Feathers remporte le Tanit d’or, car c’est un film qui a soulevé énormément de polémiques en Egypte. Le fait de reconnaître un film considéré un peu comme outsider dans son pays est une bonne chose», a dit le scénariste et réalisateur, Mourad Ben Cheikh. Deux autres pays africains ont fait leur entrée dans le palmarès des Jcc. Il s’agit du Lesotho et de la Somalie. «C’est l’exemple d’une Afrique qui se réveille. Désor­mais, le cinéma peut se faire partout en Afrique. Chaque pays a des histoires à raconter, des histoires qui peuvent rencontrer l’intérêt d’un festival comme les Jcc. Nous avons des histoires à raconter, des choses à découvrir les uns des autres, une Afrique à construire», a souligné Mourad Ben Cheikh, par ailleurs président de l’Association des réalisateurs de films tunisiens.
Pour le directeur des Jcc, Ridha Béhi, cette édition a rempli son rôle en sélectionnant des films tunisiens, arabes, africains et internationaux «de qualité et de renom», et en organisant des tables rondes qui ont donné lieu à «des échanges brillants et constructifs».