Rebondissement dans l’interminable affaire de corruption des anciens dirigeants de World Athletics et du dopage russe. Condamné en première instance en 2020 puis en appel en 2023 à cinq ans d’emprisonnement pour corruption passive, complicité de corruption passive, corruption et recel, le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l’ex-patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack, voit ses peines annulées par la Cour de cassation et va donc être rejugé par une Cour d’appel.
Dans son arrêt, la haute juridiction estime que l’ancien consultant marketing de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf, devenue depuis World Athletics), doit être rejugé du chef de «complicité de corruption passive», la Cour d’appel de Paris n’ayant pas suffisamment motivé sa décision en le désignant coupable l’année dernière.
La peine de prison et l’amende de 500 000 euros auxquelles il avait été condamné en appel sont aussi annulées et seront redéfinies lors du nouveau procès. La Cour de cassation, qui ne juge pas sur le fond, confirme toutefois la culpabilité de M. Diack concernant les autres chefs d’accusation (corruption passive, corruption et recel).
Cette annulation partielle de la condamnation de Papa Massata Diack marque un nouveau tournant dans cette affaire de corruption et de dopage d’athlètes russes en 2011, un scandale révélé en 2015 et qui avait ébranlé le monde de l’athlétisme et du sport en général.
En première instance puis en appel, Papa Massata Diack avait été reconnu coupable de complicité au sein d’un système de pots-de-vin visant à cacher des cas de dopage sanguin chez des sportifs russes en 2011, un an avant les Jeux Olympiques de Londres.
Six protagonistes condamnés
En faisant traîner les procédures de sanctions contre ces athlètes aux passeports biologiques suspects, la Fédération internationale avait permis à certains d’entre eux de participer à ces Jeux. En contrepartie, les grands parraineurs russes avaient renouvelé leurs contrats avec l’Iaaf en vue des Mondiaux 2013 à Moscou.
Surnommé «PMD», Papa Massata Diack avait également été jugé coupable d’avoir détourné des fonds à hauteur de 15 millions d’euros sur des contrats de parrainage, via un montage de sociétés-écrans. L’affaire avait aussi précipité la chute de son père, l’ex-patron de l’athlétisme mondial Lamine Diack, et de quatre autres protagonistes.
Condamné à quatre ans de prison en première instance en 2020, Diack-père est mort en 2021 et les poursuites à son encontre se sont éteintes, tout comme celles visant le Français Gabriel Dollé, ancien chef de l’antidopage de l’Iaaf, également décédé.
Deux responsables sportifs russes à l’époque des faits, Valentin Balakhnitchev et Alexeï Melnikov, n’avaient pas fait appel. Le sixième protagoniste, Habib Cissé, avait été condamné à trois ans de prison avec sursis en appel, mais cet ancien conseiller personnel de Lamine Diack s’est pourvu en cassation avec «PMD» et sera lui aussi rejugé.
Avec lequipe.fr