L’ancien sélectionneur de la Guinée, Paul Put, a démenti samedi tout acte de corruption au lendemain de sa radiation «à vie» par la Fédération guinéenne de football, se disant lui-même victime de «racket».

L’ancien sélectionneur de la Guinée Paul Put a été radié «à vie» par la Fédération guinéenne de football, qui l’a reconnu «coupable de corruption» un mois après son limogeage pour des résultats insatisfaisants lors de la dernière Can. Le Belge (63 ans), qui a occupé le poste de mars 2018 au 16 juillet dernier, devra en outre s’acquitter d’une amende de 100 000 euros, a indiqué la fédération dans un communiqué publié samedi. La Commission d’éthique de la fédération a établi que le technicien belge avait «enfreint l’article 21 (corruption)» de son Code d’éthique, indique le communiqué, sans plus de précision sur les faits qui lui sont reprochés. «Il a été ainsi prononcé à son encontre une interdiction à vie de toute activité relative au football (administrative, sportive ou autre) au niveau national», ajoute le texte. L’enquête visait au départ Amadou Diaby, premier vice-président suspendu de la fédération guinéenne, et portait sur un «système de corruption mis en place durant la période mars 2018-juin 2019, et en particulier sur son rôle dans la perception d’une commission de 10% sur le salaire» du sélectionneur Paul Put. La fédération a prononcé à l’encontre de Amadou Diaby une interdiction de sept ans (dont cinq ferme) d’exercer toute activité liée au football, ainsi qu’une amende de 25 000 euros.

La réplique de son avocat
Dimanche, son avocat Kris Luyckx a également répondu. Il pense qu’un arrangement interne a été conclu au sein de la Fédération guinéenne de football. «Mon client n’a pas été en mesure de se défendre», a-t-il expliqué. «Paul Put n’était pas présent à la session de cette commission disciplinaire car il avait déjà quitté la Guinée au début de cette semaine. L’accord entre lui et la Fédération guinéenne de football avait déjà été rompu unilatéralement par le président de la fédération le 15 juillet après l’élimination en Coupe d’Afrique. Depuis lors, des négociations ont eu lieu pour tenter de faire payer la prime de résiliation de mon client. Aucune entente n’a finalement été trouvée, probablement en raison d’un manque de ressources financières de la part de la Fédération de football.» «Ils ont clairement attendu de savoir que Paul Put avait quitté le pays pour laisser la commission disciplinaire prendre cette décision unilatérale afin qu’il ne puisse pas se défendre contre ces accusations injustifiées, qui font partie d’un arrangement interne qui condamne également le vice-président de la Fédération guinéenne de football», a poursuivi Luyckx. «En ce qui concerne tant la décision de la commission de discipline que le non-paiement de l’indemnité de départ, j’ai été chargé d’engager une procédure devant le Tas, après avoir informé la Caf et la Fifa de ces pratiques douteuses dont Paul Put a été la victime.»

Déjà radié en Belgique pour avoir truqué des matchs
Paul Put, ancien entraîneur de Lokeren et du Lierse, en D1 belge, avait été radié en Belgique pendant trois ans pour avoir truqué des matchs entre 2004 et 2006. Il avait ensuite entamé une nouvelle carrière en Afrique et au Proche-Orient, où il a entraîné la Gambie, le Burkina Faso, la Jordanie et le Kenya avant de rejoindre la Guinée.

Paul Put contre-attaque : «Tout est faux, archi-faux»
«J’ai subi des pressions d’une seule et même personne, j’ai été racketté par le premier vice-président (de la Fédération, Amadou Diaby, Ndlr) en me faisant croire que c’était avec la bénédiction et l’accord de la fédération et j’ai cédé… Je n’ai jamais, au grand jamais, racketté qui que ce soit, ni un joueur ni un membre de mon staff. Tout est faux, archi-faux. Je fais l’objet de beaucoup de diffamations, de mensonges et de bêtises sans commune mesure. J’exige des excuses publiques de ceux qui ont porté atteinte à mon honneur. Ces mensonges ont terni mon image et je ne resterai pas les bras croisés.»
Avec lequipe.fr