Le chroniqueur judiciaire Pape Ndiaye aurait sollicité 1 million de Cfa chacun à deux justiciables pour intercéder en leur faveur auprès de magistrats.

Un journaliste traîné en justice, cela est chose assez courante sous nos cieux. Mais placé en garde à vue pour escroquerie et abus de confiance, la chose devient assez insolite pour être passée sous silence. Surtout quand ledit journaliste se veut un spécialiste des questions judiciaires, et officiant dans un média ayant pignon sur rue. Ce qui a sans doute précipité sa chute.
Le journaliste en question est Papa Khone Ndiaye, du Groupe Walfadjri, où il tient une chronique judiciaire dans le journal et anime une émission à la télé, sous le nom de Pape Ndiaye. Con­voqué hier à la Sûreté urbaine, il n’a pas déféré, ce qui a contraint les For­­ces de l’ordre à aller le cueillir manu militari. Il a fini par être placé en garde à vue, en attendant d’être présenté au Procureur, à l’issue de l’enquête.
Jusqu’à hier dans la soirée, M. Ndiaye faisait l’objet de deux plaintes pour escroquerie. Il aurait tenté de solliciter de l’argent auprès d’une dame dénommée Ndèye Awa Ndir et d’un certain Amadou Lamine Mbengue. Dans les deux cas, le modus operandi était le même. Pape Ndiaye aurait fait croire aux concernés qu’il pouvait faire pencher leur dossier au Tribunal en leur faveur, mo­yennant la somme de 1 million de francs Cfa pour chacun.
Il semblerait que la dame Ndèye Awa Ndir avait pu obtenir une ristourne. Mais elle avait pris la précaution de demander et d’obtenir une décharge, signée et portant le numéro d’identification nationale de son interlocuteur. Ce qui lui a permis de porter plainte avec des éléments tangibles. Il se dit même qu’avant d’ester en justice, la dame avait commencé à régler ses comptes sur les réseaux sociaux, en vilipendant celui qu’elle traitait d’escroc.
Des personnes bien au fait du dossier assurent que d’autres plaignants pourraient sortir du bois dès aujourd’hui, et se présenter devant les enquêteurs. Ce qui risquerait de corser encore le dossier du chroniqueur judiciaire de Wal Fadjri.
Par Mohamed GUEYE – mgueye@lequotidien.sn