Après quelques mois d’accalmie, les manifestations pour réclamer le respect des accords signés entre le gouvernement et le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) reprennent de plus belle. A Thiès où la bataille a été lancée hier, les greffiers ont observé un arrêt de travail temporaire pour exprimer leur désarroi.

La flamme de la contestation risque d’être rallumée au sein des juridictions sénégalaises en pleine pandémie du Covid-19. Me Yankhoba Seydi explique un éventuel mouvement d’humeur à «l’attitude attentiste du ministre de la Justice garde des Sceaux face aux réformes statutaires déjà engagées par ses prédécesseurs et le protocole d’accord et nombreux décrets qui ont été signés entre le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) et le gouvernement du Sénégal». Hier, les syndicalistes ont observé un arrêt temporaire de travail pour partager leur colère devant le Palais de justice de Thiès. Greffier au Tribunal de grande instance de Thiès, Me Seydi explique : «La Cellule syndicale de base a pris l’initiative de dénoncer une telle attitude tout en demandant au Bureau exécutif national du Sytjust de prendre toutes ses responsabilités.» D’après lui, la coupe est pleine : «Nous ne pouvons plus accepter ces lenteurs dans la mise en œuvre des réformes.» Lesquelles, explique Me Seydi, «permettent aux greffiers de passer à la hiérarchie A2 et aux assistants des greffes de Parquet de passer à la hiérarchie B2». Ce n’est pas tout : «Le nouveau décret qui porte le cadre des fonctionnaires de la justice doit être mis en œuvre. Il y a des décrets qui vont dans le sens de la réforme du Centre de formation judiciaire où les greffiers doivent aller et d’autres qui permettent l’élargissement de l’assiette du fonds commun.» Me Yankhoba Seydi, membre de la Cellule syndicale de base du Sytjust, signale toutefois que cela fait «très longtemps que les travailleurs de la justice n’avaient pas observé de mot d’ordre de grève parce que le Bureau exécutif national avait déjà enclenché un processus à travers lequel on voulait aller dans le sens d’une négociation et ne pas aller en grève. Et un travail colossal a été abattu par ce bureau. Des textes ont été élaborés par le Bureau exécutif national et les prédécesseurs de l’actuel ministre ont fait un travail extraordinaire en portant ce combat. Aujourd’hui il ne reste que l’effectivité de ces réformes et de la publication de ces décrets», dit-il.