Pendant trois jours, Nioro du Rip a vibré aux rythmes du saloum culturel, à travers la danse, le théâtre, le «Ngoyane», des concerts de rap, des échanges passionnés. Cet acte 7 s’est refermé sur une visite à Porokhane.

Dans une première partie ponctuée d’envolées de Ngo­yane signées Amy Socé Barry, Diolé Diagne, en présence du maire de Nioro qui a officiellement ouvert le festival, la directrice du Centre culturel régional, la présidente de la Commission culturelle de la commune, les chefs d’établissement et de quartier, les représentants des familles à l’honneur, tous se sont donné le mot. «Le festival est un patrimoine à sauvegarder par  tous les acteurs qui doivent mettre la main à la pâte pour son envol», a lancé, dans son discours inaugural, le maire Abdoulaye Ba qui a également salué l’hommage rendu aux familles des défunts : le Colonel Landing Bessane, Momath Diabou Diagne et Samba Khodio Ba. La directrice du Centre culturel régional d’ajouter : «ce beau festival, initié par Malabar Family, est désormais inscrit dans l’agenda du ministère de la Culture et de la communication, il faut une implication de tout un chacun cependant pour sa pérennisation», a déclaré Aby Faye.  Même s’il faut noter l’absence du Préfet et celle de dernière minute de Oumar Sall, acteur culturel, la cérémonie d’ouverture du festival culturel a été à la hauteur des attentes. Sur le thème «Culture et collectivité territoriale pour le développement durable», le panel, en prélude à l’activité «Débat­tons», a été un moment de réflexion sur la relation culture et développement des collectivités locales. Ainsi, la capacité de la culture à apporter le développement dans les terroirs y a été analysée par l’anthropologue, Mamadou Dramé, évoquant ce qu’il appelle la démocratisation culturelle et le spécialiste en communication, Cheikh Oumar Sarr, pour qui il faut absolument revenir à ce que disait Cheikh Anta Diop en wolof : «nit ku nek ci sa culture nga meuna suxale sa deuk» (le développement des terroirs passera par la culture, Ndlr). Et pour finir en beauté, prenant une question au rebond, le professeur, Babacar Mbaye Ndack, a donné la difficile traduction en wolof du terme culture. «Culture signifie mbatit en wolof. Dérivé de watit qui veut dire les restants, la culture c’est simplement les traces que nous laissons sur notre passage», a expliqué le chevronné professeur d’histoire.
Par Layti NDIAYE – Correspondant