«Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin du 25 février. Je demande à nos militants, sympathisants, alliés et aux millions de Sénégalais qui me soutiennent de rester mobilisés.» A peine écarté de la présidentielle, Wade-fils se fait draguer. L’ex-parti Pastef, qui avait boycotté sa «réhabilitation», et Mamadou Lamine Diallo se sont déjà positionnés. Par Malick GAYE –

Karim Meïssa Wade ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de février 2024. Le Conseil constitutionnel, après avoir examiné le recour du candidat Thierno Alassane Sall contestant la validité de la candidature de Karim Wade à cause de la double nationnalité de ce dernier, a estimé que Wade-fils détenait la double nationalité au moment de déposer sa candidature. En effet, le décret le libérant de sa nationalité française n’a été signé par le Premier ministre français, Gabriel Attal, que le 17 janvier dernier. «La récente décision du Conseil constitutionnel est scandaleuse, c’est une atteinte flagrante à la démocratie. Cette décision est fondée sur des prétextes fallacieux. Elle viole mon droit fondamental de participer à l’élection présidentielle du 25 février 2024, alors que j’ai depuis longtemps renoncé à ma nationalité française», a écrit Karim Meïssa Wade sur son compte X.

Il a aussi annoncé la saisine de la Cour de justice de la Cedeao. En attendant l’issue de cette procédure judiciaire, le Parti démocratique sénégalais (Pds) va, pour la deuxième fois consécutive, rater l’élection présidentielle. Une situation qui aiguise les appétits. En effet, avec son grenier électoral, le parti de Me Abdoulaye Wade est, d’ores et déjà, au centre des formations politiques, qui sont sur la ligne de départ. En effet, c’est El Malick Ndiaye, l’ancien Secrétaire général à la communication du parti dissous Pastef, qui est le premier à draguer l’électorat de Karim Wade. Dans un message posté sur les réseaux sociaux, il s’est indigné qu’un candidat de l’opposition «puisse tenter de faire éliminer un autre du même camp. L’histoire retiendra aussi». Cette «fraternité» de circonstance interpelle à plus d’un titre. En effet, alors que le dialogue national avait fini d’entériner la modification du Code électoral pour permettre aux personnes ayant déjà purgé leur peine de se présenter à une élection, les députés de l’ex-parti Pastef avaient boudé le vote sous le prétexte que «c’est un deal entre politiciens pour intégrer Khalifa Sall et Karim Wade sur le dos du Peuple sénégalais». Donc, ce qui était valable à cette période ne l’est plus ?
Des candidats qui lorgnent l’électorat de Karim Wade, Mamadou Lamine Diallo figure en bonne place. Membre de la Coalition «Walou askan wi», il est en alliance politique avec Karim Wade au point de se demander s’il n’est pas le plan B des Wadistes. En tout état de cause, Diallo-Tekki se positionne déjà en charmant l’électorat de Karim. «Il m’est difficile de comprendre l’acharnement de Macky Sall, de Amadou Ba et de Bby contre Me Abdoulaye Wade et sa famille. Karim Wade a fait preuve de courage patriotique en renonçant à sa nationalité française acquise, de façon involontaire, à sa naissance, de par sa mère. La lutte pour le renforcement de l’Etat de Droit se poursuit», a-t-il publié sur X  avec une photo d’illustration dans laquelle il se tient aux côtés de Abdoulaye Wade, comme pour marquer sa proximité avec la famille de Karim.

En attendant la consigne de vote que Karim Wade va donner, on imagine mal une alliance avec Bby, pour la simple et bonne raison que Wade-fils estime que Amadou Ba n’est pas étranger à son éviction de la liste des candidats. Il a lui-même affirmé que Thierno Alassane Sall a agi pour le compte de Amadou Ba. «Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin du 25 février. Je demande à nos militants, sympathisants, alliés et aux millions de Sénégalais qui me soutiennent de rester mobilisés pour engager, à mes côtés, le combat contre l’injustice et pour la restauration de l’Etat de Droit», a promis Karim Wade.
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