A cinq mois de la Présidentielle de 2019, la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) se déchire à Kébémer. Une situation qui pousse la Convergence de la jeunesse républicaine (Cojer) de cette localité à demander au président de la République, Macky Sall, de prendre ses responsabilités par rapport aux «actes politiques malsains que ne cesse de poser le coordonnateur départemental de Bby, le ministre-conseiller Khalifa Dia».

Face à la presse hier en marge d’une Assemblée générale consacrée au lancement du parrainage, Assane Niang, coordonnateur de la Cojer de la commune de Kébémer, a sonné l’aler­te. «Même si la coalition présidentielle contrôle les 17 collectivités locales sur les 19 dans le département de Kébémer, elle court un grand risque si la situation qu’elle vit actuellement perdure.» Il explique : «Le maire de la commune de Ndoyène, Mamadou Ndoye, un proche du coordonnateur départemental de Bby, le ministre-conseiller Khalifa Dia, a récemment tenu des propos jetant l’opprobre sur certains de nos responsables qu’il a traités de sionistes, de divisionnistes, et qui ne travaillent pas pour le président de la République mais pour leur propre compte, parce que n’ayant pas de base. Il a accusé le coordonnateur communal, le directeur des Mines et de la géologie, Ousmane Cissé, de mèche avec l’envoyée spéciale du président de la République, Aminata Touré Mimi, d’être en train de diviser le parti au niveau du département.» Ainsi et devant ses camarades jeunes de la Cojer du département de Kébémer, M. Niang a dénoncé «la volonté manifeste de M. Ndoye de diviser le parti au niveau départemental». Et d’indiquer : «Sans tenir compte des urgences de l’heure, ce dernier vise par des calcules politiciens, à ternir l’image de ces responsables politiques.» Par conséquent, les jeunes de l’Apr veulent faire comprendre à l’opinion publique que ces «déclarations et allégations de Mamadou Ndoye ne concernent que sa propre personne. C’est pourquoi la Cojer, avec vigueur et assiduité, se démarque tout à fait de cette sortie jugée impertinente et inopportune». Non sans regretter «cette guéguerre entre les responsables politiques dans le département» et penser : «Nous devons plutôt nous activer et orienter notre énergie positivement dans le sens de l’unité, de la cohésion et du travail.» Ils demandent à l’ensemble des responsables de la mouvance présidentielle de «s’unir autour de l’essentiel et de taire les querelles de positionnement pour pouvoir véritablement régler les questions de l’heure».
Selon eux, «les guéguerres n’existent pas au sein des militants», mais, expliquent-ils, «ce sont certains responsables politiques d’en haut, animés de mauvaise foi, dont le coordonnateur départemental de Bby, le ministre-conseiller Khalifa Dia, qui prétendent ne pas être dans les rangs et essayent tout simplement de créer une certaine zizanie, une certaine méchanceté au sein des responsables pour des positionnements purement politiciens. En réalité, ils manipulent des responsables à la base pour tenter d’installer une certaine zizanie dans les rangs du parti. C’est pourquoi nous disons que les propos de M. Ndoye, animés d’un calcul politicien, vont dans le sens de répondre aux sollicitations ou à la gloire de certains leaders encagoulés, dont l’intérêt ne se retrouve pas dans l’unité de la famille présidentielle».
Pour eux, «Khalifa Dia pose des actes tendant à écarter du processus électoral local les responsables jeunes de Bby au profit de ses proches». Et ils ne manquent pas de rappeler que «dans les moments difficiles, ces arrivistes, ces opportunistes, comme le coordonnateur départemental, qui est sans aucun engagement vis-à-vis de la population de Kébémer, qui ne peut que se mouvoir dans des lobbies politiques, profitant de batailles fractionnistes, se trouvaient de l’autre côté en train de combattre Macky Sall».
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