Deux trafiquants d’espèces protégées, arrêtés ce mercredi à Kédougou, continuent de méditer sur le sort que va leur réserver la justice. Pris en flagrant délit de détention, circulation et tentative de commercialisation de 4 peaux de léopard, leur arrestation intervient trois semaines après la condamnation à 6 mois ferme de deux autres trafiquants de faune.Par Mamadou T. DIATTA

– Les trafiquants d’espèces protégées font reparler d’eux à l’est du pays. Leur traque par les Forces de défense et de sécurité et les acteurs de la lutte contre la criminalité faunique a encore produit des résultats à Kédougou. En effet, «deux présumés trafiquants de faune ont été surpris en flagrant délit de détention, circulation et tentative de commercialisation de 4 peaux de léopard dont cette fois-ci, seulement 1 adulte et 3 bébés léopards de moins de 3 mois chacun», renseigne un communiqué du projet Eagle-Sénégal d’hier. Cela s’est déroulé lors d’une «opération de lutte contre la criminalité menée par la direction des Parcs nationaux, avec la collaboration étroite du Commissariat central de Kédougou et de l’appui du Projet Eagle-Sénégal» ce mercredi 14 avril.
Après leur placement sous mandat dépôt, les deux présumés trafiquants, «conformément à l’article L32 de la loi 86-04 du 24 janvier 1986 du Code de la chasse et de la protection de la faune portant sur la détention, la circulation et la commercialisation d’espèces protégées, risquent une peine d’un an d’emprisonnement, des dommages et intérêts et amendes à payer aux Parcs nationaux du Sénégal qui œuvrent farouchement à la préservation de l’espèce léopard dans son milieu naturel».
«Le trafic de faune est intense au Sénégal comme dans la sous-région qui vient fortement alimenter en contrebande le pays de la téranga», à la lumière des «faits répétitifs et rapprochés en date». Ces derniers, à travers le communiqué du Projet Eagle-Sénégal, rappellent que «les Parcs nationaux avaient saisi 4 peaux de léopard (dont un bébé léopard de 4 mois, constat très triste pour la survie de l’espèce)», il y a trois semaines, «et 2 trafiquants de faune avaient été condamnés à une peine exemplaire de 6 mois de prison ferme».
Soucieux de la protection des animaux sauvages, les membres du Projet Eagle-Sénégal informent que «ce sont 9 peaux de léopard qui ont été saisies au Sénégal, rien que pour le premier trimestre 2021». «Il est attendu une application des peines encore plus sévères contre ceux qui ne veulent pas entendre le message des Tribu­naux et continuer de s’adonner à ce juteux trafic», rappellent-ils dans leur communiqué.
Ils indiquent par ailleurs que «le léopard africain, grand félin sauvage peu commun en Afrique de l’Ouest, emblème de biens des corps de défense et de sécurité de par le monde», est l’objet d’«un véritable épuisement de ses populations malgré de multiples efforts de protection au Sénégal et grâce à l’interdiction totale de le chasser, de le commercialiser ou même le détenir, mais aussi à son inscription à l’annexe II de la Convention de Washington que le Sénégal a ratifiée et qui confère à cette espèce une impossibilité d’être importée ou exportée de nos frontières, mort ou vivant, sans permission du gouvernement».
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