Les populations de la zone de «Diakha» réclament leur propre commune. Pour rallier leur commune, Bandafassi, pour les besoins d’actes administratifs, les populations issues de la zone de «Diakha» doivent traverser la commune de Kédougou, située à une dizaine de kilomètres et faire quinze kilomètres pour arriver à destination. Une situation qu’elles ne veulent plus vivre. C’est pourquoi elles ont tenu un point de presse pour réclamer l’érection d’une commune dans leur zone. Qui polarise neuf villages. Ainsi, «c’est un premier pas, ce point de presse. Tout le «Diakha» est représenté ici. Notre doléance c’est d’avoir notre propre commune aujourd’hui. Depuis les indépendances, les populations font 60 kilomètres pour aller chercher des actes administratifs à Bandafassi. Compte tenu de cette distance et des difficultés que nous rencontrons, nous avons décidé de réclamer une commune pour la zone qui polarise neuf villages», déclare le chef de village de Samécouta, Abdoulaye Diakité, qui se prononçait au nom de l’ensemble des chefs de village du «*Diakha».
Poursuivant, M. Diakité a indiqué : «Nous n’avons rien contre les communes de Kédougou, ni de Bandafassi, nous n’avons que trop souffert. Surtout pour ceux qui n’ont pas de moyens de locomotion. Pour le centre secondaire réalisé à Samécouta récemment, c’est uniquement pour les nouveau-nés et pour les certificats de mariage et de décès. Nous autres sommes tenus de nous rendre à Bandafassi. Et les jeunes et les femmes sont très fatigués. Il y a un problème d’emploi pour les jeunes et un problème d’accès au financement pour les femmes. Nous voulons notre commune de «Diakha»».
Mieux, «c’est la population du «Diakha» qui s’est réunie aujourd’hui pour émettre une doléance, pour réclamer sa commune. Cette population s’est toujours déplacée à pieds, à moto pour se rendre à Bandafassi, en traversant la commune de Kédougou. On ne lance pas de pierres, on ne casse rien, nous réclamons tout simplement un droit. Aujourd’hui, cette population fait 7000 habitants qui se déplacent chaque fois pour rallier sa commune Bandafassi. Nous sommes oubliés, la zone est oubliée. Des gens ont vu aujourd’hui leur carrière s’effriter parce qu’ils n’ont pas pu obtenir un extrait de naissance ou terminer leurs études parce qu’il y avait des problèmes de déplacement avec la distance», appuie Mamba Diakhaby, président des jeunes du «Diakha». Avant de renchérir : «Si le «Diakha» dispose d’une commune aujourd’hui, cela permet de rapprocher l’Administra­tion des administrés. Et il y a beaucoup de potentialités sur lesquelles nous pouvons nous baser pour prendre les devants avant que l’Etat ne fasse quelque chose.» Tout au plus, «nous demandons juste à l’Etat de nous ériger une commune dans la zone, en revoyant le redécoupage. Les neuf villages se sont mobilisés ce matin autour d’un seul but, réclamer leur commune. Et ceci n’est que le commencement de notre combat», annonce-t-il.
Pour la présidente de l’Union des femmes du «Diakha», Aminata Kaba, la zone n’a ni eau surtout à cette période de l’année, ni électricité, encore moins de route. «Nous marchions pour nous rendre à Bandafassi pour nos actes administratifs. Aujourd’hui encore nous peinons à rallier Bandafassi faute de moyens de déplacement. Nous n’avons vraiment rien contre Bandafassi, nous voulons juste notre commune pour mieux nous développer et avoir facilement accès aux documents administratifs. Et les femmes du «Diakha» vivent d’énormes problèmes liés à l’absence de financements. Bref, nous voulons juste notre commune», tonne-t-elle d’une voix agressive.
Par Ibrahima DIEBAKHATE – Correspondant