Le dialogue politique se poursuit après le «consensus fort» sur le report des élections locales. A Kédougou, c’est la même dynamique chez les acteurs politiques. A l’exception du Parti démocratique sénégalais notamment qui exige le respect du calendrier républicain.

La classe politique et la société civile de Kédougou souhaitent des consensus entre les participants au dialogue politique. Il faut noter que le report des Locales, acté par la Commission dirigée par le général Mamadou Niang, continue de faire débat. Si certains responsables locaux sont favorables au report, d’autres souhaitent le respect strict du calendrier républicain. «Ce renvoi des élections a été décidé sur la base d’un accord unanime entre les parties prenantes au dialogue. Le parti au pouvoir, l’opposition et la société civile ont jugé nécessaire de reporter les Locales pour des raisons techniques. Nous sortons quand même d’une élection présidentielle. Donc, il n’est pas facile, dans un délai de moins de 6 mois, d’organiser des élections parce qu’il faut au préalable une révision du fichier électoral. Ce qui n’est pas possible pour des élections prévues au mois de décembre», a expliqué Mama­dou Yéro Ba. Maire de Banda­fassi, il estime que c’est «la meil­leure décision» pour des élections locales sans contestation. «Je crois que cela permettra de revoir les choses parce qu’il y a des réformes à entreprendre et qui ne peuvent se faire dans la précipitation». M. Ba salue le montant de la caution fixé pour les Locales, même si cela peut changer après les concertations politiques. «Il faut essayer de rationnaliser, surtout les partis, afin d’éviter des dépenses coûteuses à l’Etat. Aujourd’hui, on demande à un parti ou coalition de partis ou à des indépendants de verser une somme de 10 millions pour les Municipales et/ou 10 millions pour les Départementales. Je crois que c’est un montant tout à fait raisonnable», trouve cet élu de la coalition Benno bokk yaakaar.
Du côté de l’opposition, notamment du Parti démocratique sénégalais, il est hors de question de reporter les élections locales. Mais ce n’est pas une surprise puisque le parti de Abdoulaye Wade ne participe pas au dialogue politique. «Nous demandons à l’Etat de respecter le calendrier républicain. Nous qui sommes dans les régions du sud, les gens devaient penser à nous. Il sera très difficile et même impossible de tenir ces élections au mois de juin ou juillet 2020 à Kédougou et à Ziguinchor parce que nous serons déjà en plein hivernage», a fustigé Mady Danfakha. Ce maire libéral de Bembou et député du département de Saraya dénonce, en outre, la «caution très élevée» pour les Locales.