William Samoei Ruto est depuis hier le nouveau Président du Kenya. Il a été élu avec 50,49% des suffrages valablement exprimés et devance son challenger, le vieux opposant, Raila Odinga, qui bénéficiait du soutien du chef de l’Etat sortant, Uhuru Kenyatta. Cependant, peu avant la proclamation des résultats, 4 des 7 membres de la Commission électorale indépendante (Iebc) avaient fait une sortie pour dire qu’ils ne reconnaissent pas les résultats qui allaient être proclamés. Une position justifiée, d’après l’une d’entre eux, par le «caractère opaque du processus» de décompte des votes.

La cinquième candidature à l’élection présidentielle kényane n’a pas été la bonne pour le vieux opposant Raila Odinga. La raison : William Samoei Ruto, déclaré vainqueur, a empêché son sacre. Hier donc, la Commission électorale indépendante (Iebc) a déclaré le challenger de Odinga vainqueur avec 50,49% des voix, soit 7 millions de votes. Ce dernier devance le vieux routier de la politique kényane de 233 211 voix. Alors que Raila Odinga, qui bénéficiait du soutien du chef de l’Etat sortant, Uhuru Kenyatta, n’a obtenu que 48,85% des suffrages valablement exprimés, ce qui fait 6,94 millions de suffrages.

Mais, l’incertitude s’est fait sentir à quelques instants de la proclamation des résultats par la commission électorale indépendante. Puisque quatre des sept commissaires électoraux ont fait une sortie pour se démarquer des résultats qui devaient être proclamés. Devant la presse, Juliana Cherera, vice-présidente de la Commission électorale (Iebc), n’a pas pu s’empêcher de déclarer : «Nous ne pouvons pas assumer la responsabilité des résultats qui vont être annoncés.»
Le «caractère opaque du processus» électoral constitue la principale raison ayant poussé Mme Cherera et ses collègues à adopter cette position. Malgré tout, elle a appelé ses concitoyens au calme. D’autant qu’elle estime : «Les gens peuvent aller en Justice et pour cette raison, nous appelons les Kényans à être pacifiques parce que l’Etat de droit prévaudra.» Au même moment, la tension montait et des échauffourées ont eu lieu au siège de l’Iebc.

A l’annonce de la victoire de William Ruto, des violences ont éclaté dans certains quartiers populaires de la capitale, Nairobi, qui sont les bastions de l’opposant Raila Odinga. Cela a poussé la police à faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Il faudra donc composer avec William Ruto. Le nouveau dirigeant kényan, âgé de 55 ans, se présentait pour la deuxième fois à ce scrutin après avoir été vice-président et colistier lors de la présente élection du Président sortant, Uhuru Kenyatta. Le vainqueur du scrutin du 9 août 2022 est le premier Kalenjin à être porté au pouvoir, succédant ainsi à deux présidents issus de la communauté kikuyu.

Réagissant à son élection à la tête du pays, M. Ruto déclare vouloir travailler avec «tous les leaders» politiques du Kenya, dans un pays «transparent, ouvert et démocratique». Il soutient qu’«il n’y a pas de place pour la vengeance», tout en se déclarant «totalement conscient» que le Kenya «est à un stade où nous avons besoin de tout le monde sur le pont».