Khalifa Sall répond à Macky : «Je ne suis pas demandeur d’une amnistie»

Khalifa Sall écarte Macky Sall pour la Présidentielle de 2024. Election à laquelle l’ancien maire de Dakar compte participer même si, comme Karim Wade, une inéligibilité pèse sur sa tête.Par Babacar Guèye DIOP
– Au-delà de ses sorties publiques, Khalifa Ababacar Sall accorde rarement des interviews aux médias. Hier sur Rfm dans l’émission Yoon wi et dans un entretien avec France 24, l’ancien maire de Dakar a fait passer quelques messages. Le leader de la coalition Taxawu Sénégal ne se considère pas comme inéligible. En recevant le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis), en fin novembre, et dans un entretien avec Rfi et France 24 mercredi dernier, le Président Macky Sall s’était dit pas opposé à une amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade. «Je ne suis pas demandeur d’une amnistie. En 2024, je serai candidat à l’élection présidentielle inchallah. C’est irréversible. C’est cette ambition qui a fait que je suis allé en prison par une instrumentalisation de la Justice», a d’abord répliqué l’ancien responsable à la Vie politique du Parti socialiste. Pour Khalifa Sall, l’inéligibilité est une peine prononcée par un Tribunal. Et jusqu’ici, a-t-il noté, ni lui ni Karim Wade n’ont été l’objet d’une telle sanction pénale.
Pour la Présidentielle de 2024, le prédécesseur de Soham El Wardini disqualifie le Président Macky Sall. «Certains disent que Macky veut briguer un troisième mandat. J’ai lu son interview qu’il a accordée à Rfi, disant que ce n’est pas le moment opportun pour s’y prononcer. C’est son droit mais il doit rassurer les Sénégalais sur cette question. Lorsqu’il battait campagne en 2016, il avait pris des engagements : la Var et les enregistrements sont là. Je pense que ce qu’il avait dit ne changera pas. La Constitution est claire : nul ne peut briguer plus de deux mandats», a-t-il analysé.
«J’ai des relations personnelles avec le Président Macky Sall»
Interpellé sur la question du retour du poste de Premier ministre, dont l’examen en plénière est prévu aujourd’hui à l’Assemblée nationale, le maire de Dakar révoqué en août 2018, se dit Socialiste et dans l’opposition. «Personne ne m’a proposé un poste de Premier ministre et je n’y pense même pas», a expliqué M. Sall. Malgré tout, l’opposant de 65 ans a dit ne garder «aucune rancœur ou rancune envers le Président Macky Sall». Khalifa Sall assume même des «relations personnelles» avec le chef de l’Etat. «Celui qui t’a mis en prison, pourrait te tuer», a-t-il pourtant avancé.
Lors de son entretien avec Rfi et France 24 mercredi, le président de la République a mis en garde que les évènements de mars 2021 ne vont plus se reproduire au Sénégal. «S’il n’arrête de poser certains actes, ces émeutes peuvent se reproduire. On n’acceptera plus que le pouvoir choisisse ses adversaires», a répliqué Khalifa Sall. Ce dernier a déploré le «manque de générosité» du régime de Macky Sall qui, selon lui, n’a pas de politique de décentralisation. «L’Acte 3, c’était l’acte contre Khalifa Sall.» Exclu du Ps le 30 décembre 2017, Khalifa Sall estime que ce parti «a fait des choix qui risquent de le mener à sa perte».
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