Le sous-préfet de Bélé, Daouda Sarr, a présidé un Comité local de développement (Cld) destiné à mettre en place un cadre de concertation et de dialogue pour la dépollution de la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal, qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali. «Il est important de mettre en place ce cadre de concertation et de dialogue. Nous avons un objectif commun, qui est de mettre un terme à la pollution de la Falémé. Nous subissons les conséquences de cette pollution dans tous les secteurs», a-t-il dit.
Daouda Sarr intervenait lors d’un Cld axé sur le renforcement de la résilience des populations impactées par les activités minières dans la Falémé, en présence des responsables de l’organisation International budget partnership (Ibp Sénégal) et des acteurs locaux. «La Falémé est un cours d’eau qui a un statut international, il faudrait que les Etats concernés discutent pour trouver une solution à ce problème de pollution», a ajouté le sous-préfet de Bélé, relevant que les activités d’orpaillage constituent une réelle menace pour l’écosystème de la zone. «Pour l’Ong Ibp Sénégal, l’idée était de venir échanger avec les acteurs sur les questions de préservation de l’environnement, trouver des solutions dans un cadre de concertation pour la dépollution de la Falémé», a expliqué son directeur des programmes, Djibril Badiane.

Selon lui, «il est urgent de fédérer toutes les initiatives qui existent au niveau local pour en faire un seul cadre de concertation où un plan d’actions sortira dans l’objectif d’arriver à un arrêt définitif de l’orpaillage alluvionnaire tout au long de la Falémé». «Dans cette perspective, des décisions sont en train d’être prises par les autorités», a-t-il indiqué, citant l’adoption, en Conseil des ministres, du projet de décret portant interdiction des activités minières et d’octroi de permis d’exploitation dans la zone du fleuve Falémé. Il a expliqué que «ce projet de décret interdit l’orpaillage à 500 mètres des berges de la Falémé, mais les populations veulent aller plus loin pour qu’il n’y ait plus d’activités d’orpaillage, afin que les activités d’agriculture, de pêche et d’abreuvage de bétail puissent reprendre».

Djibril Badiane a indiqué en outre qu’ils vont mutualiser leurs efforts au niveau régional avec l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) dans le but d’intégrer le Mali à cette initiative. Il a annoncé la réalisation «d’un film documentaire qui revient globalement sur les effets néfastes de l’orpaillage sur la Falémé, ainsi que sur les initiatives citoyennes mises en œuvre pour la dépollution de la Falémé». L’adjoint au sous-préfet de l’arrondissement de Kéniéba, des autorités territoriales et membres d’associations des zones touchées par la pollution ont également pris part à la rencontre.