A la faveur d’une cérémonie de remise de livrets de mutuelle de santé organisée par le mouvement «And suxxali Thiès ak Habib Niang», les populations de Daaral Peulh, dans la commune de Keur Mousseu, demandent aux autorités de raccorder leur village au réseau d’adduction d’eau. Ce, d’autant que les tuyaux de la nouvelle usine de traitement d’eau potable de Keur Momar Sarr (Kms3) et ses renforcements en aval passent dans ledit village.

«A boire, à boire, par pitié.» C’est le hurlement de détresse des populations de Daaral Peulh, dans la commune de Keur Mousseu, qui sollicitent le raccordement de leur village au réseau de la nouvelle usine de traitement d’eau potable de Keur Momar Sarr et ses renforcements en aval (Kms3), lancé ce lundi 18 décembre 2017 par le chef de l’Etat Macky Sall. Selon le porte-parole des populations, Abou Sow, qui prenait part à la cérémonie de remise de livrets de mutuelle de santé organisée par le mouvement «And suxxali Thiès», «le village de Daaral Peulh souffre d’un manque criard d’eau alors que les tuyaux du Kms3 passent dans ledit village». Ainsi, les populations ont vertement décrié le tort qui leur est fait dans l’exploitation du réseau hydraulique. Lequel passe dans leur village pour alimenter Thiès et environs sans que les populations ne puissent en bénéficier pour boire et développer leurs activités agricoles et pastorales. «Nous pensons que c’est incohérent», poursuit-il, en estimant «qu’il s’agit là d’un paradoxe que rien ne saurait expliquer et que l’Etat se doit de corriger». Quid de l’électricité qui est une denrée rare ? «Les autorités en charge de cette question ont installé depuis des années des poteaux électriques, mais depuis le courant peine à y arriver.» Dans ce village de 500 âmes, une case de santé entièrement financée par l’Usaid peine également à disposer d’équipements dignes de ce nom. «La case de santé serve de lieu d’habitation aux animaux», fustigent les populations. Consé­quen­ce, les patients éprouvent de réelles difficultés pour accéder aux soins. Il s’y ajoute «une voie dégradée qui relie le village à la ville de Thiès. Une situation qui enclave le village», déplorent les populations qui demandent la construction d’une route praticable. Aussi et d’ajouter : «Nous avons essayé d’utiliser toutes les voies pour se rapprocher des autorités, mais que nenni. Que des promesses non tenues !» Toute précarité dans leurs conditions d’existence que les jeunes, vieux, femmes et enfants de Keur Yakham Ndiaye ont vivement décriée, hier, devant Habib Niang, président du mouvement «And suxxali Thiès». Aussi, devant des centaines des populations, le porte-parole du jour, Abou Sow, de cracher : «Je pense qu’avant de parler d’émergence, il y a des problèmes de fond qu’il faut régler. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à corriger si vraiment on veut atteindre l’émergence, car celle-ci doit commencer par la base. Tant que l’écrasante majorité de la population éprouve de la peine à s’en sortir, le Sénégal restera encore longtemps là où il est.» En réponse, Habib Niang estime que le calvaire des populations de Daaral Peulh va bientôt prendre fin. Il rassure : «Nous avons écouté les doléances des populations et nous allons les transmettre aux autorités compétentes. Mais déjà, il faut retenir que dans le cadre de l’adduction d’eau du village, les autorités sont en train d’installer des tuyaux qui vont ravitailler l’Université de Thiès qui est proche du village. Et Daaral Peulh sera connecté au réseau d’adduction d’eau.» Concernant l’électricité, il renseigne que des poteaux sont déjà installés et d’après lui, «le seul problème qui se pose c’est juste la mise en œuvre, mais dans les brefs délais le village va bénéficier de l’électricité». En entendant, le président du mouvement accompagne les populations de Daaral Peulh pour leur prise en charge sanitaire. Il a enrôlé 50 familles, soit 150 personnes, pour des prestations au niveau des structures sanitaires de Thiès dans le cadre de la Couverture maladie universelle (Cmu). Ceci dit, M. Niang «s’engage pleinement dans la Cmu afin d’accompagner la vision du chef de l’Etat, inscrite dans le cadre d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent».

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