A l’Hôpital régional de Kolda, il n’y a pas de scanner depuis plus de deux ans. Une difficulté qui s’ajoute au manque de radiologues dans cette structure sanitaire. D’où la colère des travailleurs qui sonnent l’alerte dans la rue.Par Aladji BADJILANG

– Depuis plus de deux ans, l’Hôpital régional de Kolda n’a pas de scanner. Cette machine est tombée en panne et il n’y a pas encore une pièce de rechange. Depuis lors, des manifestations sont organisées avec des sit-in et marches des travailleurs de l’hôpital et des populations, à travers la plateforme Sos Hôpital régional. Des manifestations réduites à un simple folklore, du fait que ce cri du cœur tombe toujours dans l’oreille de sourds. Jusque-là, aucune solution n’est apportée pour soulager les populations de cette région qui semblent livrées à elles-mêmes. Et dans leur mouvement d’humeur national, le Sutsas et la coalition And gueusseum ont dénoncé «vigoureusement» cet état de fait. «L’Hôpital régional de Kolda fonctionne péniblement à cause de certains problèmes, dont l’absence de scanner que nous réclamons depuis lors, mais sans suite», déclare Ousseynou Keïta, Secrétaire général du Sutsas et président de la coalition And gueusseum. Selon lui, la direction de la Santé et le ministère de la Santé et de l’action sociale ont annoncé en grande pompe la résolution du problème, avec la livraison d’un scanner au plus tard le 15 mars 2022. Une promesse qui n’a pas été respectée, car le scanner n’était pas encore livré à la date d’hier en dépit de la construction par le nouveau maire de Kolda, à l’intérieur de la structure sanitaire, d’un bâtiment qui doit abriter cet appareil. Les malades, eux, continuent d’être évacués vers Ziguinchor ou Sédhiou,  qui ont chacun un scanner.
Au cours d’un sit-in tenu ce vendredi, les travailleurs de la santé ont aussi déploré le manque de radiologues à l’Hôpital régional. Un problème de trop, selon Ousseynou Keïta, qui affirme que dans cette partie du pays, la santé ne se porte pas bien. Il en veut pour preuve le manque de matériels et la vétusté de certains bâtiments qui font office de structures sanitaires. A en croire M. Keïta, «toutes les 42 cases de santé qui viennent d’être érigées en postes de santé, fonctionnent avec des difficultés notoires, de par l’étroitesse des locaux, l’absence de matériels techniques et logistiques, de chambres froides pour conserver du matériel et autres». Comme si cela ne suffisait pas,  la Couverture maladie universelle ne fait pas des heureux, enchaîne Ousseynou Keïta qui évoque des dettes dues par l’Etat aux structures sanitaires, qui appliquent cette Cmu pour soulager des patients. «Ce qui empêche le fonctionnement correct de ces structures sanitaires et déstabilise les différents comités de développement sanitaire», fulmine M. Keïta.
Ce vendredi, ces travailleurs de la santé étaient dans la rue pour  exécuter le deuxième plan d’actions national des syndicats de la santé, qui demandent entre autres, l’application des accords signés avec le gouvernement depuis 2014. Ils revendiquent aussi la revalorisation de l’indemnité de risque et surtout l’octroi aux personnels de santé d’une indemnité de logement, comme c’est le cas dans certains secteurs.
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