Entre la police et les conducteurs de motos Jakarta, la guerre est déclarée. Pourquoi ce soudain désamour ? Les conducteurs accusent les flics d’être à l’origine d’un grave accident dont ont été victimes l’un des leurs et sa passagère. Une accusation rejetée par la police qui indexe le comportement du conducteur. Figés dans leurs accusations, les conducteurs de motos Jakarta sont descendus dans la rue pour étaler leur indignation. Ils ont brûlé des pneus au niveau des différents points stratégiques de la ville. La police a été obligée d’intervenir, cherchant à dégager les voies afin de permettre aux usagers de circuler librement. Débordés, ils se sont repliés.
Rongés par la colère, les manifestants ont envahi les locaux du Commissariat urbain où ils ont saccagé la porte principale, le tableau de signalisation, la devanture du bâtiment et les bureaux. Par des jets de pierres et de bâtons, ces jeunes en furie ont voulu en finir avec la police à travers une expédition punitive. En plus, le logement du commissaire, situé à un pas du commissariat urbain, a fait les frais de cette violence. Dans ce bâtiment, tout est détruit. Portes, ventilos, machines et autres, rien n’est épargné par ces jeunes irrités par les «méthodes» de la police.
Cette scène de guérilla urbaine a paralysé la ville. Le marché central a baissé pavillon ainsi que les boutiques, magasins et cantines. En effet, les commerçants et autres vendeurs ont évité de faire face à ces groupes de manifestants. A cet instant, les policiers, débordés par les manifestants, étaient invisibles sur le terrain.
Finalement, la descente de l’Armée sur les lieux a tempéré les ardeurs de ces jeunes. Arrivés au centre-ville à bord de véhicules cargos, les militaires sont accueillis en héros par les populations qui ont manifesté leur soulagement par des applaudissements. Ainsi, deux véhicules blindés de l’Armée sont postés devant le commissariat, au moment où les militaires calmaient les jeunes par la négociation et en les éloignant du commissariat où se sont regroupés les éléments de la police. Après trois heures de négociations entre l’Armée et les jeunes, les éléments du 6ème bataillon et du 26ème Bra, commandés respectivement par les lieutenants-colonels Mbengue et Nazalang, réussissent à désamorcer la bombe. En milieu de journée, un détachement du Groupe­ment mobile d’intervention de Ziguinchor est arrivé à Kolda pour un renfort sécuritaire. Finalement, le calme est revenu après une chaude matinée.
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