Les populations du Fouladou vivent la culture du «kankourang» avec beaucoup d’enthousiasme. Les facettes de cet être mythique ont été expliquées au public à l’occasion d’un panel organisé en prélude à la sortie des initiés prévue ce week-end.Par Aladji BADJILANG – 

Pour mieux faire connaître les fonctions et valeurs de cette culture mandingue qu’est le kankourang, le Grand Diou­diou a organisé un panel dans la ville de Kolda qui accueille chaque année ce grand évènement coutumier et culturel. Dans sa déclaration, Fabouly Gaye, le président du Grand Dioudiou, affirme que «le kankourang est un régulateur social». Une façon de mettre en garde la jeune génération. «Attention, attention, le kankourang n’est un objet de jeu dans un simple divertissement», prévient-il. Au cours de ce panel qui a enregistré la présence des anciens et des femmes du Dimba, les panélistes ont plongé dans l’histoire culturelle du kankourang depuis les préparatifs de sa sortie jusqu’à son retour dans le bois sacré en passant par ses manifestations sur le terrain. Le kankourang est un régulateur social parce que, estiment les panelistes, il aide à résoudre des conflits sociaux entre personnes ou entités de personnes. Et Sadick Sall, cet autre acteur culturel, d’ajouter que le kankourang accompagne les rites de fécondité des mères Dimba dans le monde mandingue. De ce point de vue, il est précisé dans ce panel, que cet être mythique doit garder son mythe dans toute sa sacralité. Pour cet acteur culturel, il est grand temps de serrer la ceinture pour sauvegarder ce kankourang hautement multidimensionnel dans ses fonctions vis-à-vis de la société.
Gardien du bois sacré et des initiés, le kankourang protège les humains contre les mauvais esprits. Socialisation, stabilisation, protection, sont des vertus fondamentales de cet être toujours habillé en rouge avec des écorces de bois connus des seuls initiés. Et comme le bois sacré est un lieu uniquement dédié aux anciens, aux initiés, le milieu reste fermé aux non-initiés. Un milieu intangible où se pratiquent une éducation et une socialisation basée sur le respect de la hiérarchie  d’âge. Ce qui fait dire à Fabouly Gaye que même les danses et les chants doivent rester collés à cette culture de la pratique du kankourang.
A signaler que le Grand Dioudiou de cette année est une réussite dans ses manifestations où les jeunes sont invités à la non-violence et à rester campés sur ce qui constitue l’un des fondements de la culture mandingue. Dans une ambiance folle, rythmée par des sons, des chants et danses, le kankourang et ses nombreux accompagnateurs arpentent encore les rues de la ville au grand plaisir des populations en ces temps de vacances qui sont dans leur phase terminale. L’acte final de cet événement culturel est prévu les 1er et 2 octobre dans la capitale du Fouladou avec la sortie des initiés qui sont présentement dans le bois sacrés.
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