Le lycée Bouna Kane est au centre de la controverse, avec l’emprisonnement du censeur et d’un professeur d’Eps pour une falsification présumée de bulletins de notes. Par Aladji BADJILANG (Correspondant) –
Le lycée Bouna Kane de Kolda est au cœur de l’actualité depuis l’emprisonnement du censeur et d’un professeur d’Eps. Ces enseignants sont accusés d’avoir gonflé les notes dans les bulletins semestriels d’une élève admise au Baccalauréat et qui voulait aller poursuivre ses études à l’étranger. Il s’agit de Aminatou Ba qui a eu son Baccalauréat depuis l’année dernière au sein de cet établissement. Rêvant d’aller en Europe poursuivre ses études, elle a pu obtenir des bulletins de notes dont les moyennes annuelles sont plus que meilleures que ses performances réelles en classe. La nouvelle des ces bons bulletins tombe dans l’oreille d’un candidat malheureux au Baccalauréat de cette même session. Ce dernier a vendu la mèche à l’administration du lycée. Le proviseur a porté plainte au commissariat de police le 1er mars 2021. Les enquêtes ont permis l’arrestation de M. Sonko, censeur des études, et M. Samb, professeur d’Eps dans ce même établissement.
Ces deux enseignants et l’élève Aminatou Ba ont été placés sous mandat de dépôt le 29 avril 2021. Entre le censeur qui nie les faits et le professeur d’Eps, qui a véritablement fait ce travail de falsification présumée de notes pour aider cette bachelière ? Alors que figure sur ces bulletins le cachet du proviseur et sa signature. Ce dernier dégage sa responsabilité dans ce travail de magouille. S’agit-il d’une corruption de la part de la fille envers ces enseignants ? Certains professeurs et surveillants ont été surpris par l’arrestation du censeur des études considéré comme un «homme intègre, travailleur et respectueux des règles…»
Dans ce lycée d’enseignement public, on note une fracture profonde entre le proviseur et le censeur. Ces deux administrateurs et premiers responsables de l’établissement ne s’entendent pas souvent sur des questions liées surtout à la gestion des ressources humaines, principalement des élèves. Malgré l’insuffisance de salles de cours et de tables-bancs, les cas de recasement des élèves venant d’ailleurs sont difficilement acceptés au lycée par le censeur qui reste collé aux textes de l’Administration et à la capacité d’accueil du lycée. Un professeur de ce lycée affirme que cette affaire de notes est l’eau qui a fait déborder le vase. «Entre le censeur et le proviseur, il faut que quelqu’un quitte l’établissement pour le garder dans ses missions nobles. Nous professeurs manquons dès fois l’envie de venir travailler dans ce lycée complètement divisé en deux clans», enchaîne-t-il.
Pour heure, le climat est délétère au lycée Bouna Kane qui fait tant bien que mal des résultats de fin d’année scolaire au Baccalauréat.
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