Kolda – Mare aux crocodiles à Vélingara Pathé : La dangereuse cohabitation avec les populations

Le danger est permanent au village de Vélingara Pathé. Une localité qui héberge, depuis 1971, une mare aux crocodiles non loin des populations.Par Aladji BADJILANG –
Un site écologique, avec ses animaux aquatiques, qui cohabite avec les populations. Il est situé à Vélingara Pathé, un village de la commune de Dialambéré, qui abrite la mare aux crocodiles. Ces animaux, qui sortent de l’eau pour bénéficier des rayons de soleil, s’attaquent aux animaux domestiques dont les chiens et les petits ruminants. Un risque réel et palpable pour la communauté humaine qui vit non loin de là, à quelque 100 mètres des berges de ce petit cours d’eau. Les enfants du village de Vélingara Pathé, qui s’y rendent pour chercher des fruits sauvages ou faire rebrousser chemin les chèvres et moutons, courent toujours le risque de se faire dévorer par ces crocodiles. D’ailleurs, une femme qui pratiquait le maraîchage non loin de la mare, a échappé à la mort après qu’elle a été attaquée par ces animaux aquatiques.
En cette période de décrue, une partie de la mare asséchée sert de chemin aux populations pour se rendre de l’autre côté. Ainsi, l’Association des journalistes et reporters de Kolda (Ajrk) a voulu en savoir plus sur ce danger permanent qui guette les populations de la contrée. Une visite guidée de la presse locale, en compagnie des agents des Eaux et forêts, a permis de constater les risques énormes dans cette cohabitation entre les populations et les crocodiles qui vivent dans cette mare. Suffisant pour que ces populations riveraines et environnantes demandent l’intervention de l’Etat pour leur sécurité globale. Et cela par le dragage de la mare pour permettre à ces animaux d’y rester quotidiennement, mais aussi et surtout clôturer tout le site pour empêcher ces crocodiles d’être hors de la mare pour s’attaquer aux animaux domestiques et aux humains.
Cette volonté de clôturer le site pour une large sécurité des populations est manifestée par le Service des Eaux et foret qui sollicite l’intervention et l’appui des collectivités territoriales.
«Il arrive que ces crocodiles sortent de l’eau pour prendre un bain de soleil sur le rivage de la mare. Ils attaquent aussi les petits ruminants quand ils ont faim. Il y a des risques réels dans cette cohabitation entre les populations de cette localité, les petits ruminants et les crocodiles. Fort heureusement, jusque-là, nous n’avons noté aucune attaque mortelle sur un homme malgré les risques», explique l’adjudant-chef Abdoulaye Kaïré, chef de la Brigade des Eaux et forêts de Dabo. Il plaide évidemment à son tour pour «la sécurisation» de la mare aux crocodiles, qu’il faut entourer d’une clôture en grillage.
En écho, Souleymane Baldé, petit-fils du fondateur du village de Vélingara Pathé en 1970, informe que «ces animaux sont là depuis 1971». «C’est un véritable site touristique à valoriser pour en faire un legs positif aux présente et future générations. D’ailleurs, en période de chasse, des touristes y viennent pour se procurer des phacochères. Des cartouches en plastique, qui conservaient des balles, sont visibles sur le site», dit-il.
Au-delà des menaces, la berge de la mare aux crocodiles est dédiée à des activités économiques comme la chasse, et surtout le maraîchage et la cueillette.
eh.coly@lequotidien.sn